Le Mékong, la folie des barrages

C’est un infini sillon de verdure où devrait déborder le 10e plus grand fleuve au monde. Le Mékong reste le berceau de tout un écosystème. Il nourrit 60 millions de personnes le long d’un parcours de moins de 5 000 kilomètres, allant de l’Himalaya à la mer de Chine. Son niveau est aujourd’hui au plus bas. En cause : la sécheresse accentuée par une multitude de barrages. Le paysage et l’activité du fleuve vivent dorénavant au rythme des ouvertures de vannes. “Je pense que pour la Chine, c’est un levier et une puissance géoéconomique. La Chine a du pouvoir parce qu’elle est en amont. Elle peut construire des barrages à volonté et les pays et communautés en aval ne peuvent pas faire grand-chose pour y remédier”, confie Thitinan Pongudhirak, politicien et scientifique thaïlandais.

Plus de 100  barrages en activité


Les pêcheurs sont les plus touchés par ces aménagements. Ils doivent même se reconvertir. “Nous ne pouvons plus pêcher. L’eau disparaît et nous ne savons pas où sont passés les poissons. J’attrapais entre 30 et 40 kg de poissons, mais plus maintenant. Ce n’est même pas suffisant pour nourrir notre famille”, déplore Duan Vilaiporn, pêcheur thaïlandais.

Le 29 octobre 2019, au Laos, on inaugurait le barrage hydraulique Xayaburi, de 820 mètres de long. Plus de 100 barrages sont déjà en activité dans le bassin du Mékong. Une dizaine d’autres est en construction.

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