Catégories
Singapour Société

Singapour compte sur l’année du Dragon pour doper la natalité

Singapour espère qu’en 2012, le signe très favorable du Dragon, celui des empereurs, enrayera au moins momentanément la chute constante des naissances.

« Passionné, volontaire, courageux … », telles sont les qualités des enfants nés sous le signe du Dragon qui est, dans l’astrologie chinoise, particulièrement « auspicieux ». Le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong a exprimé le vœu d’une relance de la natalité, selon Eglises d’Asie (revue des Missions étrangères de Paris). Les plus récentes années du Dragon (1988, 2000) avaient été l’occasion d’une croissance de 10% des naissances dans la cité-État.

Mais un tel bond en 2012 promet d’être sans lendemain. Le taux de fécondité, selon Eglises d’Asie, est passé de 1,6 en 2000 à 1,2 en 2011 (le seuil de renouvellement des générations est de 2,1 enfants par femme en âge de procréer). Singapour compte 5,2 millions d’habitants, dont 1,4 million d’étrangers. Les Chinois représentent les trois quarts des 3,8 millions de Singapouriens et le taux de fécondité de cette communauté est le plus faible (1,02 pour les Chinoises contre 1,65 pour les Malaises et 1,13 pour les Indiennes). Depuis 1984, le gouvernement, qui a versé un moment dans l’eugénisme, a multiplié les incitations à la fécondité. Sans succès.

Catégories
ASEAN Cambodge

Asean : 2012, année du Cambodge

La présidence de l’Asean par le Cambodge, en 2012, ne s’annonce pas de tout repos. Effets de la crise européenne et tensions en Mer de Chine du Sud sont au menu.

Le Cambodge assure en 2012 la présidence annuelle de l’Asean, pour la deuxième fois depuis son admission au sein de l’Association des nations de l’Asie du sud-est en 1999. Le Cambodge l’avait déjà fait en 2002, avec succès. Cette fois-ci, sa présidence pourrait être plus délicate. Il faut trouver un successeur à Surin Pitsuwan, le Thaïlandais qui a habilement géré le secrétariat de l’Association pendant déjà plus de quatre ans. Il faudra également faire face aux retombées de la crise économique européenne et à la tension croissante en Mer de Chine du Sud.

Le premier ministre Hun Sen, 60 ans, en place depuis 1985 et omnipotent depuis près de deux décennies, navigue beaucoup mieux que ses éclats le laissent entendre. Le calendrier l’arrange : le changement de gouvernement en Thaïlande, à l’issue des élections de juillet 2011, a mis entre parenthèses la crise en partie fabriquée à propos du temple de Préah Vihear. Il s’agit de maintenir le cap en vue de la réalisation, en 2015, d’une communauté économique régionale. En 2013, la présidence devrait être assurée par Brunei, sultanat à l’influence limitée, et, en 2014, par la Birmanie (Myanmar), censée poursuivre ainsi sa « démocratisation » et son intégration régionale.

Catégories
Histoire Indonésie

Suharto, « principal responsable » des massacres de 1965

L’ancien dictateur (1966-1998) a été le « principal responsable » des massacres qui ont fait un demi-million de morts en 1965-1966.

La Commission nationale des droits de l’homme (Komnas-HAM) a publié, le 8 février, un rapport attribuant à Suharto « la principale responsabilité » dans les massacres anti-communistes de 1965-1966 qui ont fait, selon plusieurs experts, au moins un demi-million de victimes en Indonésie. « Notre enquête montre que le Commandement opérationnel en charge de la restauration de la sécurité et de l’ordre [Kopkamtib], dirigé par l’ancien président Suharto, a été le premier responsable », a déclaré au Jakarta Post Adi Prasetyo, membre de Komnas-HAM.

Après l’assassinat de six généraux le 30 septembre 1965, le général Suharto avait pris la situation en mains, créé Kopkamtib et blâmé le parti communiste (interdit en 1966), déclenchant un bain de sang dans lequel avaient également trempé les milices musulmanes. Depuis la chute de Suharto, l’armée et de la nomenclature d’ancien régime se sont efforcés de prévenir tout débat public sur ces évènements. L’enquête de Komnas-HAM représente un pas en avant dans l’établissement de la vérité. Kontras, la Commission sur les disparus et les victimes de violence, estime toutefois qu’il est insuffisant.

 

Catégories
Viêtnam

Dans le delta du Mékong, les bons offices de dame Xu

A proximité de Chau Dôc, dans le delta du Mékong, une « sainte » fait l’objet d’un culte vibrant. La légende de Dame Xu est très populaire. Reportage.

Fin d’après-midi ordinaire au pied du mont Sam, à dix minutes de Châu Dôc, bourg vietnamien qui trempe dans le Mékong sur la frontière avec le Cambodge. Un temple, le Miêu Ba Chua Xu grouille de monde. Sous des chandeliers géants accrochés au plafond, une large table accueille des plateaux qui regorgent de fruits, de cochons de lait laqués, de paniers débordant d’offrandes. Les familles se pressent, jeunes et vieux, en majorité des femmes, bâtons d’encens fumants tenus à deux mains. L’atmosphère est bon enfant, le recueillement individuel total.

Objet d’autant de courbettes intenses, le personnage dont la statue trône sur le principal autel est une femme, richement vêtue, au visage noiraud. Une « sainte », une grande dame, qui répond au nom de Xu. Une légende dit que la statue de Ba Chua Xu était installée au sommet du mont Sam (260 mètres) et que les Siamois, lors d’une invasion au début du XIX° siècle, tentèrent de la ramener chez eux. Mais, au fur et à mesure de la descente, la statue devint si lourde qu’ils furent obligés de l’abandonner en chemin. Une autre fois, des habitants partis ramasser du bois retrouvèrent la statue et décidèrent de la ramener dans leur village et de lui construire un temple. Mais elle était toujours trop lourde.

 

Apparût plus tard une jeune femme possédée par les esprits, qui dît être dame Xu, déclara aux habitants que quarante vierges se présenteraient et transporteraient la statue.
Quand les vierges atteignirent le bas de la colline, la statue redevînt trop lourde pour être soulevée et les habitants du lieu en conclurent que Dame Xu avait choisi le pied du mont Sam pour y reposer. Un abri fut aménagé dans les années 1820. L’ensemble actuel, réalisé en 1972, compte plusieurs salles. Il est doublé d’un vaste bâtiment réservé au repos des pèlerins. Les derniers jours du quatrième mois du calendrier lunaire, s’y retrouvent des dizaines de milliers pèlerins, dont une majorité de Chinois venus de divers horizons.

Le culte de dame Xu se traduit, comme beaucoup d’autres, par un mélange d’actions de grâce et de requêtes. La remercier pour avoir exaucé un vœu : le succès d’un enfant à un examen, une bonne transaction, une guérison ou, plus simplement, s’enrichir. Ou bien, lui demander son aide pour que le vœu émis se réalise. Les superstitions sont fortes au Vietnam et particulièrement répandues dans le delta du Mékong. Dame Xu est censée réaliser des miracles et l’intense atmosphère de dévotion à l’intérieur du temple contraste, comme souvent dans la région, avec la nonchalance des gens qui bavardent sur des banquettes en ciment dans la cour du temple. Une fois offrandes et prières terminées, les cochons de lait laqués sont remportés au domicile pour y être dégustés. C’est une pratique courante au Vietnam. Parfois, ils se revendent ou, même, se louent. Seul compte le symbole.

(Photos : Nicolas Cornet)

Catégories
Indonésie

A Jakarta, la cinquième plus haute tour de la planète

Tomy Winata, l’un des hommes les plus riches d’Indonésie, a décidé de doter Jakarta d’une tour de 111 étages, la cinquième la plus haute de la planète.

638 m, 111 étages, un milliard de dollars, la tour « Signature » sera plantée au centre de Jakarta, sur le bvd Sudirman. Telle est l’ambition de Tomy Winata, auquel Forbes a attribué en 2006 la 35ème fortune d’Indonésie. Elle sera légèrement plus élevée que la Shanghai Tower (632 m) dont la première pierre a été posée le 8 janvier 2012. Selon le site Arch Daily, repris par le Jakarta Post, la tour Signature se retrouvera en cinquième position derrière la Kingdom Tower (Jeddah, 1.000 m), le Burj Khalifa (Dubai, 828 m), la tour Ping An (Shenzen, 660 m, dont l’inauguration est prévue en 2015) et la tour LightDMC (Séoul, 640 m).

Né en 1958, d’origine chinoise, Tomy Winata est un homme d’affaires controversé, présenté comme un membre du « gang des 9 », une mafia indonésienne. Selon Wikileaks, l’ambassade des Etats-Unis à Jakarta l’a gratifié de « relations particulièrement proches » avec le président indonésien, ce qui a été démenti par les intéressés. Tomy Wanata, pilier du groupe Artha Graha, a confié la réalisation de « Signature » à la société JIHD, dont il est le principal actionnaire (15,87%) avec Sugianto Kusuma (9,76%), autre membre du « gang des 9 ».

 

Catégories
Indonésie

Indonésie: les 40 premières fortunes représentent 10% du PNB

La richesse accumulée par les 60 millions d’Indonésiens les plus pauvres est l’équivalente de celle des 40 premières fortunes de leur pays.

De telles disparités n’existent ni au Vietnam ni en Thaïlande. Si l’économie indonésienne, la plus importante d’Asie du sud-est, affiche une croissance robuste depuis quelques années (un taux annuel d’expansion supérieur à 6%). Les écarts de revenus ont tendance à se creuser : les 40 premières fortunes du pays représentent plus de 10% du PNB, soit la richesse accumulée par les 60 millions d’habitants les plus pauvres, selon une enquête de l’ONG Perkumpulan Prakarsa citée par le Jakarta Post.

Setyo Budiantoro, directeur de cette ONG, a précisé que les écarts de revenus étaient aujourd’hui supérieurs à ceux observés du temps de Suharto, acculé à la démission en 1998 et décédé dix ans plus tard. La famille de Suharto et son entourage ont été accusés d’avoir accumulé des dizaines de milliards d’€ pendant les trente ans de règne de l’ancien dictateur. Selon le Jakarta Post, Setyo a estimé que le creusement des écarts de revenus échappait, aujourd’hui, au grand public en raison du silence du gouvernement et des organisations financières internationales. Membre du G-20, l’Indonésie est courtisée à la fois par les Etats-Unis et la Chine en raison du rôle-clé qu’elle pourrait jouer dans la région.

 

Catégories
Indonésie Société

Indonésie : cachez ce short…

Les jeunes filles sont « encouragées » par la police à ne pas sortir en shorts. L’islamisation se renforce dans un pays qui compte près de 90% de musulmans.

Deux jeunes filles ont été réprimandées lorsqu’elles se sont présentées en shorts à l’entrée d’un stade pour y assister à un match de football. Les policières chargées du contrôle de sécurité leur ont demandé de se vêtir, la prochaine fois, de « tenues appropriées » afin « d’éviter la pornographie ». L’incident a été photographié et la police de Tangerang, municipalité limitrophe de Jakarta, a reconnu les faits.

Selon le Jakarta Globe, le porte-parole de la police municipale a rapporté que les policières avaient été invitées « à suggérer et à encourager » les filles « à ne pas porter de shorts parce que nous voulons éviter des choses indésirables ». Il a ajouté : « l’âge ne rentre pas en ligne de compte, seuls des vêtements appropriés comptent », a-t-il estimé. Les associations de défense des droits de l’homme ont protesté, estimant que les forces de l’ordre devraient protéger les femmes au lieu de « blâmer les victimes ». « Si elles interdisent aux femmes de porter des shorts, elles leur interdiront bientôt d’assister à des matchs de football et, pourquoi pas, de sortir de chez elles », a déclaré l’un de leurs représentants.

Catégories
Politique Singapour

Singapour: atterrissage en douceur pour les salaires des ministres

Les ministres singapouriens demeurent parmi les mieux lotis de la planète en dépit des coupes sombres dans leurs salaires opérées en janvier.

Pour éviter que le secteur privé draine les meilleurs cerveaux de la cité-Etat et que ses ministres soient tentés par la corruption, le père-fondateur de Singapour (et son premier ministre jusqu’en 1990), Lee Kuan Yew, avait décidé que les membres du gouvernement bénéficieraient de salaires de PDG. Ce qui a été le cas pendant cinq décennies.

Mais le PAP – Parti de l’action populaire, dominant – a réalisé son moins bon score depuis 1959 aux élections législatives de mai 2011, avec 60,1% des voix (et 81 sur 87 sièges au Parlement). Les énormes salaires officiels n’étant guère populaires, le Parlement a voté, à la demande du gouvernement, des coupes sombres. Le salaire du premier ministre Lee Hsieng Long (le mieux payé des chefs de gouvernement) a été, par exemple, réduit d’un tiers.

Mais ce dernier, qui est le fils de Lee Kuan Yew, continuera de gagner de quoi faire pâlir de jalousie bien des homologues : six fois plus que le premier ministre britannique David Cameron et quarante fois plus que le premier ministre indien Manmohan Singh (sans parler des quatre fois plus que le président Barack Obama).