La crise au Vietnam : vaste campagne d’autocritique du PC

Le PC vietnamien, parti unique, a lancé une campagne «de critique et d’autocritique» pour conjurer la crise financière que traverse le pays.

Le PC vietnamien, parti unique, a lancé une campagne «de critique et d’autocritique» pour conjurer la crise financière que traverse le pays.

Les arrestations dans les milieux bancaires et à la tête d’entreprises publiques,  les démissions et les limogeages de ces dernières semaines s’accompagnent, au sein du PC du Vietnam, de sessions à plusieurs échelons de séances de critique et d’autocritique. Cette campagne est, selon VOVWorld, site de la Voix du Vietnam, conforme à une résolution récente du comité central du PC «sur les problèmes urgents dans l’édification du Parti».

Dans un jargon communiste typique mais clair, la Voix du Vietnam, organe officiel, rapporte que «le principe de la critique et de l’autocritique sert à remédier aux imperfections et à maintenir l’unité. Cela permet d’édifier le mouvement révolutionnaire au sein des localités, de donner le bon exemple aux subordonnés et de rehausser la capacité de travail du comité provincial du Parti au lieu d’affaiblir le mouvement et semer la pomme de discorde au sein du parti. Nous sommes le noyau révolutionnaire de la localité, c’est pourquoi nous devons montrer la voie aux habitants et membres du Parti en leur faisant comprendre que la critique et l’autocritique servent à l’édification et au développement du Parti.»

La Voix du Vietnam ajoute que «le but est de remédier à la dégénérescence de l’idéologie politique, de la morale et du style de vie des cadres et des membres du Parti pour améliorer la direction et la combativité des organisations du parti, le rôle pionnier des cadres et des membres du parti.» Parmi l’une des réunions d’autocritique les plus récentes figure celle du ministère des Affaires étrangères, du 22 au 24 septembre.

Cette reprise en mains de tous les échelons du PC est censée avoir pour objet d’«empêcher et endiguer la dégradation idéologique, politique et morale d’une partie non négligeable de cadres et de membres du Parti.» Elle ne dit rien, en particulier, des luttes d’influence et rapports de force entre les clans du mouvement communiste. Elle coïncide, en revanche, avec un durcissement à l’égard des dissidents, notamment de ceux qui s’expriment sur une Toile de plus en plus difficile à contrôler.