Vietnam : Un surplace du PC apparent et difficile à décrypter

Quinze jours de délibérations serrées et secrètes, lors d’un plénum du Comité central du PC vietnamien, ont débouché sur un statu quo peut-être provisoire.

Quinze jours de délibérations serrées et secrètes, lors d’un plénum du Comité central du PC vietnamien, ont débouché sur un statu quo peut-être provisoire.

Réuni à Hanoï, ce plénum a pris fin le 15 octobre sur une liste de bonnes intentions déclinées par son secrétaire général, Nguyên Phu Trong. Le Parti, à commencer par son tout puissant bureau politique de quatorze membres, s’engage à s’amender. Les membres du PC doivent changer de comportement pour donner l’exemple. Les entreprises publiques ont intérêt à sortir du rouge. Les dissidents, en particulier les blogueurs, sont priés de se tenir à carreaux. Tout le monde est invité à prendre le droit chemin. Aucune sanction n’a été, pour le moment, annoncée. Le PC, qui dispose du monopole du pouvoir au Vietnam, resserre d’abord les rangs.

Selon le site du quotidien Tuoi Tre, «le bureau politique et le secrétariat ont procédé à une autocritique sérieuse et ont admis leur responsabilité devant le Comité central en ce qui concerne leurs manquements et leur faiblesse concernant la construction du Parti, la dégradation et les phénomènes négatifs parmi les officiels et les membres du Parti». Donc, il faut davantage de discipline. Aucune réforme n’a été introduite à part «le rétablissement de la Commission économique du Comité central». Le PC a notamment opté pour que les entreprises d’Etat, une fois leurs erreurs corrigées et leurs finances remises en état, demeurent les piliers du développement économique.

Etrange surplace. La croissance fléchit, les investisseurs étrangers sont de plus en plus frileux. Après avoir été calmée, l’inflation reprend. Les dettes de grandes entreprises publiques (Vinashin, Vinalines, EVN) se comptent en milliards d’€. Des hauts-fonctionnaires et des banquiers ont été arrêtés pour corruption. Les banques ne prêtent plus. Il y aurait environ trente mille dépôts de bilans.

Aussi, une fois de plus, ne s’agit-il que de la partie émergée de l’iceberg ? Y aurait-il, dans un futur pas trop lointain, une possibilité de départs pour, par exemple, «raisons de santé» ? Afin de rétablir la confiance des investisseurs étrangers, du secteur privé vietnamien, des banques, des épargnants qui se réfugient dans l’or. Affaire à suivre.