Que sont devenus les acteurs du Traité de Paris sur le Vietnam ?

Ouverte en France au printemps 1968, la négociation du Traité de paix signé à Paris le 27 janvier 1973 a impliqué pas mal de monde. Voici les principaux acteurs.

Ouverte en France au printemps 1968, la négociation du Traité de paix signé à Paris le 27 janvier 1973 a impliqué pas mal de monde. Voici les principaux acteurs.

Henry Kissinger, le négociateur américain, est demeuré secrétaire d’Etat sous la présidence de Henry Ford jusqu’à l’élection en 1976 de Jimmy Carter. Depuis, il a pantouflé dans le privé à la tête d’une société de consultants. Ses avis n’ont guère été sollicités même par les présidents républicains (Ronald Reagan, 1980-1988 ; George Bush senior, 1988-1992 ; George W. Bush, 2000-2008). Il fêtera ses 90 ans en mai 2013. Il n’a pas refusé le prix Nobel de la paix qui lui a été attribué à la suite du Traité de Paris.

Lê Duc Tho(1911-1990). Appartenant à la première génération de communistes vietnamiens, alors membre du bureau politique du PC, il a géré les négociations de Paris du début à la fin. Il a refusé le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné. Il est demeuré un membre très  influent du PC vietnamien jusqu’à sa mort en 1990.

Nguyên Van Thiêu (1923-2001). Devenu chef de l’Etat en 1965 et numéro 1 du régime de Saigon en 1967, le général Nguyên Van Thiêu a été un signataire très réticent du Traité de paix de Paris, refusant notamment tout compromis politique (le signataire sud-vietnamien du Traité a été Pham Dang Lam, alors ministre des affaires étrangères de la république du Vietnam) . Thiêu a démissionné de ses fonctions le 21 avril 1975 et s’est exilé quelques jours plus tard. Il est décédé à Boston à l’âge de 76 ans.

Nguyên Thi Binh a été nommée ministre des affaires étrangères lors de la formation du gouvernement révolutionnaire du Sud (vietcong) en 1969. Elle a été vice-présidente de la république socialiste du Vietnam de 1992 à 2002. Née en 1927 dans le delta du Mékong, Mme Binh est toujours active.

Le général Vo Nguyên Giap a joué un rôle crucial dans cette fin de guerre américaine. Sur la touche pendant six ans, il a été rappelé en 1972 au commandement opérationnel pour réorganiser la défense de Hanoï et du Nord contre les raids de B-52. Vainqueur de Diên Biên Phu (1954) et auteur de l’offensive victorieuse de 1975, Giap est devenu centenaire en août 2011.

Enfin, sans se rendre à Paris, Ellsworth Bunker (1894-1984), ambassadeur américain à Saigon, a également joué un rôle. Ce diplomate, considéré comme un faucon, a acquis la réputation d’un proconsul  pendant son séjour au Sud-Vietnam (1967-1973).