Le Président de Birmanie consolide son pouvoir

Le départ d’un dur du régime indique que les réformistes menés par le président Thein Sein renforcent leurs positions.

Le départ d’un dur du régime indique que les réformistes menés par le président Thein Sein renforcent leurs positions.

Tin Aung Myint Oo, l’un des deux vice-présidents de Birmanie (Myanmar) et le principal leader des partisans de la ligne dure au sein du gouvernement civil, a démissionné, selon le programme en birman de la BBC, après plusieurs semaines de spéculations sur des fortes tensions entre les réformistes et les conservateurs du régime. Ce  général à la retraite, âgé de 61 ans et proche de l’ex-chef de la junte Than Shwe, aurait remis sa démission le 3 mai pour « raisons de santé » – une justification fréquemment invoquée lors des changements de personnel politique en Birmanie. Ce départ, non encore confirmé officiellement, renforcerait la main du président Thein Sein, arrivé au pouvoir en mars 2011 après des élections législatives condamnées par l’Occident en novembre 2010.

Bien que les informations précises à ce sujet soient rares, la série de réformes initiées depuis environ un an par Thein Sein – libération de prisonniers politiques, dialogue avec l’opposante Aung San Suu Kyi, levée partielle de la censure de la presse – semble avoir entrainé le mécontentement de certains militaires d’active et d’officiers à la retraite, notamment ceux qui bénéficiaient des contrats passés avec la Chine. L’un des effets les plus spectaculaires de ces réformes a été l’entrée au Parlement, en avril, d’Aung San Suu Kyi et de 42 membres de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, élus lors des élections partielles du 1er avril.

Henri Emanglon