Un an de combats entre les Kachin et l’armée de Birmanie

Les membres de la minorité Kachin de Birmanie commémorent le premier anniversaire de la reprise des hostilités contre l’armée birmane dans le nord-est du pays.

Les membres de la minorité Kachin de Birmanie commémorent le premier anniversaire de la reprise des hostilités contre l’armée birmane dans le nord-est du pays.

Le 9 juin 2011, le cessez-le-feu en place depuis 17 ans entre la Kachin Independence Army (KIA, la guérilla kachin) et l’armée birmane avait volé en éclats du fait de tensions autour de projets hydroélectriques dans le nord-est de la Birmanie. De multiples heurts armés ont eu lieu depuis, entrainant la fuite de dizaine de milliers de civils. Pour marquer le premier anniversaire de cette reprise des combats et sonner l’alerte sur la crise humanitaire qui s’en est suivie, des militants kachin ont organisé les 5 et 8 juin des manifestations devant les ambassades de Birmanie à Bangkok et à Canberra. D’autres doivent se tenir dans d’autres grandes villes où vivent des communautés kachin.

Naw San, le secrétaire-général de l’Union des étudiants et de la jeunesse kachin, laquelle a organisé la manifestation à Bangkok, a déclaré dans un entretien avec le magazine Irrawaddy que les combats avaient forcé 70.000 Kachin à fuir leur village et que la plupart d’entre eux s’étaient réfugiés sur le sol chinois. Il a aussi indiqué que les villageois ne recevaient pas suffisamment d’assistance humanitaire. Des agences humanitaires des Nations unies se sont plaintes d’avoir été empêchées par les autorités birmanes d’accéder aux zones où se trouvent les villageois déplacés. Un convoi onusien de cinq camions est toutefois arrivé le 5 juin près de la frontière chinoise et a pu délivrer de la nourriture à 3.000 réfugiés. Plusieurs rounds de pourparlers de cessez-le-feu ont eu lieu ces derniers mois entre représentants de la Kachin Independence Organisation (KIO, le bras politique de la guérilla) et émissaires du gouvernement birman, mais ceux-ci n’ont pas abouti, les leaders kachin demandant «la reconnaissance des droits du peuple Kachin».