25 ans d’aventures en Birmanie : un livre de Thierry Falise

Un journaliste et photographe belge, qui a sillonné la Birmanie depuis les années 80, raconte ses expériences dans un livre en anglais.

Un journaliste et photographe belge, qui a sillonné la Birmanie depuis les années 80, raconte ses expériences dans un livre en anglais.

Sur la couverture de son livre Burmese Shadows, Thierry Falise a choisi de faire figurer une photo d’Aung San Suu Kyi sur laquelle la Dame de Rangoon arbore un sourire frais et décontracté.

« Aujourd’hui, on retrouve cette photo sur plein de tasses et d’assiettes en vente à Rangoon », s’amuse-t-il.

Ce moment de détente que le journaliste et photographe a partagé avec Aung San Suu Kyi est l’une des innombrables expériences vécues par ce Belge originaire de Charleroi sur le sol birman.

Les superbes illustrations de l’ouvrage montrent aussi ses nombreux treks dans la jungle du nord-est birman en compagnie des maquisards karen ou shan, ses visites dans les repaires reculés des Was ou encore les manifestations des moines bouddhistes lors de la « révolution safran » de 2007.

De ce quart-de-siècle d’escapades derrière le rideau de bambous, l’auteur retient, parmi les moment les plus forts, la rencontre avec l’Armée de Dieu, un groupe de guérilla dirigé par deux enfants jumeaux sur lequel il a écrit un livre de docu-fiction intitulé Les petits généraux de Yadana. « On voit souvent des enfants-soldats, mais là c’était une armée dirigée par des enfants.

C’était unique », s’exclame-t-il. Il se souvient aussi des nombreuses incursions dans le nord-est de la Birmanie qu’il a effectuées avec les Free Burma Rangers, des médecins volontaires qui partent soigner les membres des minorités ethniques dans les zones où sévit l’armée birmane. «Il y avait de beaux moments, des rencontres avec des gens tels que tu n’imagines pas qu’ils puissent en exister», dit-il.

Son expérience du terrain combinée à une connaissance approfondie de la politique du pays permet à Thierry Falise d’avoir un regard particulièrement aigu sur l’ouverture politique et économique qui prévaut depuis le début de l’an dernier. Il se dit notamment frappé par « l’ignorance totale » des Birmans éduqués en ce qui concerne la vie des minorités ethniques.

« Il y a un énorme travail d’éducation à faire, du côté des Birmans comme du côté des minorités. C’est indispensable pour établir un niveau de confiance qui puisse permettre une paix durable », dit-il. A ses yeux, l’ouverture politique birmane est une évolution étonnante tant par son ampleur que par son rythme, mais « tant que le dossier des minorités ethniques ne sera pas résolu, la question birmane ne le ne sera pas non plus. (…) Les Birmans doivent décider quel type d’identité ils veulent donner à leur pays ».

Burmese Shadows: 25 Years of Life Reporting Behind the Bamboo Curtain,  par Thierry Falise, Editions McNidder & Grace. Présentation et exposition le 6 septembre, à 20h, au FCCT de Bangkok.