Philippines : l’éternel retour de Joseph Estrada

L’ancien président, destitué pour corruption, est candidat à la mairie de Manille en mai 2013. Il dispose encore d’un bon lot de partisans.

L’ancien président, destitué pour corruption, est candidat à la mairie de Manille en mai 2013. Il dispose encore d’un bon lot de partisans.

Un combat de titans, mais de titans un peu fatigués. D’un côté, Estrada, connu sous le petit nom d’Erap («mon pote»), ancien acteur de films de série B dans lesquels il incarnait un flic irréprochable, ancien président des Philippines destitué pour corruption au bout de trois ans, lié à des organisateurs de jeux clandestins, amateur de Château Petrus et de vie nocturne, qui conserve néanmoins assez de supporters parmi les petites gens pour s’être retrouvé en deuxième position derrière Noynoy Aquino lors de l’élection présidentielle de 2010. Estrada aura 76 ans en mai 2013.

De l’autre, Alfredo Lim, surnommé «Dirty Harry» en référence au film de Clint Eastwood (1971), un ancien flic aux méthodes intimidantes, qui appartenait à l’entourage de feu Cory Aquino, la «dame en jaune», présidente de 1986 à 1992 et mère de l’actuel chef de l’Etat. Lorsque Lim était flic, il peignait «des croix sur les portes des dealers de drogue», rapporte le Straits Times. Il est maire de Manille depuis 2007. Il aura 83 ans l’an prochain.

Estrada a officiellement déposé sa candidature le 2 otobre. Il a fait un beau score lors de l’élection présidentielle mais l’élite et les classes moyennes ne l’aiment pas. Il a été condamné pour corruption à la prison à vie mais Gloria Macapagal-Arroyo, qui lui a succédé à la tête de l’Etat, l’a gracié (histoire de ne pas se mettre à dos les partisans d’Estrada). Aujourd’hui, c’est le tour de Mme Arroyo : elle est accusée de corruption et de tricherie électorale. Estrada, pour sa part, tente une fois de plus sa chance.