Thaïlande : de fausses rumeurs coûtent cher à l’agent de change

Un agent de change thaïlandais a été condamné à quatre ans de prison pour avoir propagé des rumeurs concernant la famille royale sur la Toile.

Un agent de change thaïlandais a été condamné à quatre ans de prison pour avoir propagé des rumeurs concernant la famille royale sur la Toile.

Un tribunal de Bangkok a condamné le 25 décembre Katha Pajariyapong, agent de change de la firme thaïlandaise KT ZMICO, à quatre ans de prison pour avoir propagé en 2009, par internet, des rumeurs sur la santé de membres de la famille royale de Thaïlande. Ses messages avaient provoqué une chute de la bourse de Bangkok de plus de 8 %. Selon le Bangkok Post, les messages incriminés concernaient la princesse Sirindhorn, seconde fille du roi Bhumibol Adulyadej.

D’autres sources indiquent toutefois qu’il s’agissait plutôt de la propagation de rumeurs sur l’état de santé du monarque lui-même. Les questions touchant à la famille royale sont très sensibles en Thaïlande. Le contenu de propos ou de messages controversés sur cette question ne peut être dévoilé publiquement même devant le tribunal, car le fait d’exposer ou de répéter celui-ci peut lui même faire l’objet de poursuites judiciaires.

Katha Pajariyapong a été condamné au titre de la loi sur les crimes informatiques. Cette loi controversée et dénoncée par les organisations de protection de la liberté d’opinion punit ceux qui propagent des “fausses informations” via internet, lesquelles “nuisent à la sécurité nationale”. Il existe aussi une loi sur les crimes de lèse majesté, régulièrement appliquée, et qui punit de trois à quinze ans de prison toutes critiques du roi, de la reine ou du prince héritier. La Thaïlande est régulièrement critiquée par des ONG et des intellectuels pour la sévérité et l’application fréquente de ces lois.