Aung San Suu Kyi entame sa tournée en Europe

Suisse, Norvège, Irlande, Grande Bretagne et France seront les étapes du premier voyage en Europe d’Aung San Suu Kyi depuis 1988. Elle est arrivée le 13 juin à Genève.

Suisse, Norvège, Irlande, Grande-Bretagne et France seront les étapes du premier voyage en Europe d’Aung San Suu Kyi depuis 1988. Elle est arrivée le 13 juin à Genève.

Quand elle est partie d’Oxford pour se rendre en Birmanie au début de 1988, Aung San Suu Kyi devait seulement faire un aller-retour afin de visiter sa mère, Daw Khin Kyi, malade à Rangoon. Ce séjour aura finalement duré près de 24 ans, dont quinze passés par Aung San Suu Kyi comme prisonnière dans sa propre résidence de ce qui était alors la capitale de la Birmanie.

Devenue la principale figure du mouvement démocratique dès l’été 1988, Aung San Suu Kyi n’avait ensuite jamais voulu quitter la Birmanie, même lorsque son mari était atteint d’un cancer en stade terminal. Elle savait que la junte militaire ne lui permettrait pas de revenir.

Avec l’avènement d’un gouvernement civil l’an dernier et l’amorce d’une ouverture politique, la donne a soudainement changé. Aung San Suu Kyi peut de nouveau voyager et elle a franchi une première fois les frontières de la Birmanie début juin pour se rendre en Thaïlande. Chaque étape de son séjour européen sera hautement symbolique.

Sa visite au siège l’Organisation internationale du travail (OIT), à Genève, vise à saluer le travail persistant de cette agence onusienne contre le travail forcé en Birmanie. En Norvège, elle va recevoir le prix Nobel de la paix qui lui avait été attribué en 1991. Elle prononcera à Oslo, avec 21 années de retard, son discours d’acceptation. En Irlande, elle assistera à un concert intitulé «Electric Burma» organisé en son honneur par le chanteur de U2 Bono, un admirateur fervent d’Aung San Suu Kyi.

L’étape la plus émotionnelle sera celle de Grande-Bretagne, où Aung San Suu Kyi a longtemps vécu, à Oxford, aux côtés de son mari Michaël Aris, mort en 1999, et de ses deux enfants. A Londres, elle s’adressera – honneur rare – aux deux chambres réunies du Parlement.

C’est aussi en Grande-Bretagne qu’elle célèbrera le 19 juin, avec sa famille et des amis, son 67ème anniversaire. A Paris, Aung San Suu Kyi, qui apprend le français depuis de nombreuses années, sera l’invitée d’honneur d’un diner offert par le président François Hollande à l’Elysée. Elle rencontrera aussi les représentants de plusieurs organisations françaises militant pour l’instauration de la démocratie en Birmanie.