Vietnam : afflux illégal d’ouvriers chinois à Haiphong

Les entrepreneurs chinois engagent des compatriotes sur leurs chantiers au Vietnam alors que la loi y interdit le recrutement de travailleurs étrangers non-qualifiés.

Les entrepreneurs chinois engagent des compatriotes sur leurs chantiers au Vietnam alors que la loi y interdit le recrutement de travailleurs étrangers non-qualifiés.

Selon le Département du travail de la municipalité de Haiphong, plus de deux cents entreprises locales et étrangères du grand port septentrional du Vietnam font appel à du personnel étranger. Fin mai 2012,  2206 ouvriers étrangers disposaient de permis de travail, dont 87% de ressortissants chinois. Ces permis sont valables un an et les employeurs doivent, à leur expiration, faire une demande de renouvellement. Toutefois, rapporte le site VietnamNet, «très peu d’employeurs suivent à la lettre la procédure et beaucoup ne rendent pas les permis».

Les agents en charge du contrôle des ouvriers étrangers éprouvent du mal à déterminer leur statut parce que «le nombre des travailleurs étrangers change régulièrement», explique un fonctionnaire du Département du travail. Démarrée en 2005, la construction d’une usine thermique dans le district de Thuy Nguyen emploie, selon les phases, entre 2000 et 3000 ouvriers. Ce projet était censé créer des milliers d’emplois pour les locaux. Actuellement, 1500 Chinois ont été recrutés et disposent de permis de travail d’un an. Des inspections ont, toutefois, mis à jour la présence de «nombreux Chinois sans qualifications et sans papiers d’identité».

Sur le site du projet, les ouvriers vietnamiens, en minorité, se plaignent de discrimination,  notamment en ce qui concerne les paies, qui peuvent être jusqu’à sept fois supérieures en faveur des Chinois.  Un représentant du Département du travail de la municipalité affirme que les entrepreneurs chinois ignorent les demandes en ce qui concerne les recrutements de locaux. L’une des raisons avancées est l’obstacle présenté par la langue, une autre est l’indiscipline des Vietnamiens. En fait, selon un cadre vietnamien du projet, de nombreux Chinois recrutés sont «des illettrés, qui ne savent que signer les reçus de leurs salaires». De nombreuses autres provinces ou municipalités vietnamiennes signalent régulièrement la présence de personnel chinois non-qualifié et, donc, illégalement recruté par des entreprises chinoises.