Torture : la police indonésienne toujours sur la sellette

Dans une lettre ouverte au ministre indonésien de la justice, Amnesty International déplore la poursuite de tortures en détention et l’impunité de la police.

Dans une lettre ouverte au ministre indonésien de la justice, Amnesty International déplore la poursuite de tortures en détention et l’impunité de la police.

Deux hommes d’ethnie chinoise, Sun An Alang (51 ans) et Ang Ho (34 ans), auraient été détenus par la police de la province de Sumatra-Nord (Indonésie) du 2 au 16 avril 2011 et torturés jusqu’à la signature d’une confession les impliquant dans le meurtre de deux hommes le 29 mars précédent. Les deux détenus avaient été arrêtés par des policiers en civil démunis de mandat d’arrêt. Brulures, coups, assauts sexuels. Ils ont été inculpés d’homicide, jugés et condamnés à la prison à vie en l’absence de toute enquête indépendante. Cette affaire est l’un des exemples qui figurent dans une lettre publiée le 4 avril et adressée par Amnesty International (AI) à Amir Syamsuddin, ministre indonésien de la Justice et des droits de l’homme.

AI cite également le cas de Yusli, 23 ans, originaire de Bogor (Java-Ouest),arrêté le 26 décembre 2011 et qui est mort le jour-même. Le corps, déposé à la morgue d’un hôpital de Jakarta, était couvert de multiples blessures (coups à la tête, lacérations du visage, impact de balle sur le côté et coupures diverses). Un chef de village a tenté d’acheter le silence de la famille, laquelle a refusé et ignore toujours la raison de l’arrestation. AI demande à Jakarta d’appliquer la Convention de l’ONU contre la torture, ratifiée par l’Indonésie en 1998, de renforcer la discipline au sein des forces de l’ordre et de sanctionner les coupables.