Catégories
Analyse Histoire Philippines Politique

Aux Philippines, 40 ans après, une vraie sortie de tunnel

En 1972, Ferdinand Marcos a proclamé la loi martiale et les Philippines ont amorcé  leur descente aux enfers. 40 ans plus tard, une lueur est au bout du tunnel.

Il aura fallu deux générations pour que les Philippines se remettent du plongeon imposé par Ferdinand Marcos quand, le 22 septembre 1972, il a décrété la loi martiale pour se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième mandat présidentiel. Marcos, mort en exil à Hawaï en 1989, demeurera en place jusqu’à la révolte populaire de 1986, dont l’icône a été Cory Aquino, la «dame en jaune», veuve de Ninoy Aquino, principal adversaire de Marcos, assassiné en 1983 à son retour d’exil.

Il se trouve également que le redressement du vaste archipel s’amorce sous la présidence de Noynoy Aquino, fils de Ninoy et de Cory, élu en 2010 et qui a fait revivre l’espoir, vertu oubliée par ses compatriotes. Et il se trouve également que la richissime Imelda, 83 ans,  veuve de Ferdinand, est membre de la Chambre des Représentants où elle a été triomphalement élue en 2010 au siège détenu par son fils Bongbong, lequel s’est fait élire sénateur. Aux Philippines en particulier, les dynasties politiques ont la vie dure.

Avec la présidence de Noynoy Aquino, la confiance, que onze années de loi martiale avait fait disparaître, refait surface. Entre 2011 et 2012, le taux de l’épargne est passé de 20,1% à 24,6%. Le budget de l’Etat a renoué avec l’équilibre et la dette publique a fondu. Sur l’échelle mondiale de la compétitivité, les Philippines ont gagné vingt places en deux ans. Enfin, pendant le premier trimestre de 2012, le taux d’expansion économique a été de 6,1%, soit le troisième d’Asie derrière la Chine et l’Indonésie, ce qui encourage une reprise des investissements étrangers.

Catégories
Birmanie Politique

Chaos et loi martiale dans l’ouest de la Birmanie

Le gouvernement birman a décrété la loi martiale dans un district de l’Etat Rakhine après une flambée de violences entre musulmans et bouddhistes.

Un couvre-feu est imposé depuis le 9 juin dans le district de Maungdaw, à 230 km à l’ouest de Rangoon après que, selon les autorités, des centaines de musulmans eurent saccagé et brûlé des maisons et des commerces appartenant à des bouddhistes. Ces violences ont fait au moins cinq morts et une centaine de blessés. « Dix-neuf magasins, 386 maisons et un hôtel ont été brûlés. Quatre hommes et une femme ont été poignardés à mort », dit un communiqué sur le site internet officiel du président Thein Sein. L’armée a été déployée dans le secteur et des soldats explorent les montagnes autour du chef-lieu de district pour soigner les villageois qui s’y sont réfugiés.

Les tensions entre bouddhistes et musulmans de l’Etat Rakhine existent depuis des décennies, mais elles ont brutalement explosé fin mai après le viol et le meurtre d’une jeune Arakanaise bouddhiste. Des suspects musulmans ont été arrêtés, mais le 2 juin des centaines de bouddhistes, disant avoir repéré les coupables, ont stoppé un autocar et tué dix pèlerins musulmans. Le 8 juin, des violences, apparemment exercées par des musulmans en représailles, ont éclaté dans la ville de Maungdaw après la prière du vendredi. Les musulmans de l’Etat Rakhine, appelés Rohingyas, ont été amenés dans cette région comme ouvriers par les Britanniques durant la période coloniale. Après l’indépendance, ils se sont vus privés de nombreux droits et n’ont jamais pu obtenir la nationalité birmane.