Adoptée, Émilie Ducrot soutient que l'adoption internationale n'est "pas une chance"

15 000 enfants ont été volés à leur famille biologique au Sri Lanka dans les années 80 et vendus à un réseau illégal d’adoption. Parmi eux, Emilie Ducrot, qui a été adoptée en 1985 par une famille qui l’a choyée. Mais ses conditions de séparation d’avec sa maman biologique lui revenaient dans des cauchemars.

« J’ai toujours voulu avoir des réponses parce que ça ne me satisfaisait pas l’explication qu’on me donnait : que ma famille était trop pauvre pour élever un enfant. Quand j’apprends la vérité, je me comprends un peu mieux », confie Émilie Ducrot.

« Ça fait deux ans maintenant que je suis au courant du scandale et que j’essaie de faire bouger les choses. C’est compliqué parce dans la tête des gens l’adoption est une chance. Pour moi, l’adoption internationale n’en est pas une, car on déracine un enfant, on le met dans une culture qui n’est pas la sienne. Même si on est voulu et aimé, on n’est pas à notre place », explique-t-elle.

« Souffrir pour se sentir vivante »

« On a cette douleur perpétuelle de ne pas se sentir assez aimé, d’être à la recherche de l’acceptation des autres, de repousser ses limites et se mettre en danger pour se sentir vivante », précise la jeune femme, qui va se rendre au Sri Lanka tenter de retrouver ses origines.

 Émilie Ducrot veut aussi monter un collectif pour « faire reconnaître ce trafic d’enfants, qu’on nous reconnaisse comme des victimes et qu’on nous aide à accéder à nos origines ».

« D’avoir réussi à sortir la tête de l’eau, ça m’a permis de construire ma propre famille et ça donne envie de se battre encore plus », conclut l’auteure du <a…

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