Un impératif en Indonésie : protéger les rizières

La conversion des rizières en projets immobilier ou parcs industriels fait peser une menace sur l’autosuffisance alimentaire en Indonésie.

La conversion des rizières en projets immobilier ou parcs industriels fait peser une menace sur l’autosuffisance alimentaire en Indonésie.

Sumarno, expert du ministère de l’Agriculture, est inquiet : si ces conversions se poursuivent, l’Indonésie fera face à des déficits alimentaires, a-t-il estimé selon le Jakarta Post. Le gouvernement doit interdire ces pratiques, a-t-il ajouté. Les rizières occupent actuellement huit millions d’hectares, selon l’Agence centrale de statistiques, et cette superficie continue de décroître. «Ce n’est pas suffisant pour produire assez de riz pour nourrir quelque 240 millions de gens», a déclaré Sumarno lors d’un séminaire organisé par l’Institut indonésien des sciences.

Pendant la première décennie du XXIème siècle, la production annuelle de riz s’est située entre 33 et 38 millions de tonnes, soit près de 400% de plus par rapport aux années 1960. Le gouvernement de Jakarta n’en est pas moins contraint d’importer entre un et deux millions de tonnes par an.

Sumarno a relevé, selon le Jakarta Post, que l’Indonésie n’est pas encore parvenue à diversifier sa consommation alimentaire, contrairement à ce qui s’est fait en Thaïlande ou au Vietnam. La poursuite de cette dépendance signifie qu’une réduction de la riziculture produira un déficit alimentaire. Or, les statistiques montrent que les rizières sont rapidement grignotées par des activités non-agricoles : industries, lotissements, parcs. Sur les 8 millions d’hectares de rizières, 5 millions seulement bénéficient de l’irrigation. La superficie affectée aux rizières irriguées ne croît que lentement. En dépit des aides accordées aux riziculteurs dans le cadre du «développement durable», les récoltes ne sont pas suffisantes et le ministère de l’Agriculture juge toujours «cruciale» la lutte contre la conversion des rizières.