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Les inondations en Indonésie : peu d’espoir de répit

Jakarta est encore sous les eaux et cette situation ne risque guère de s’améliorer en raison de la poursuite de pluies torrentielles.

Quinze morts avaient été recensés à Jakarta, le 20 janvier, au troisième jour de l’état d’urgence décrété par le gouverneur Joko Widodo. Environ vingt mille habitants de la capitale de l’Indonésie avaient alors été contraints d’évacuer leurs domiciles et avaient trouvé refuge ailleurs. Huit mille personnes souffraient de maladies diverses liées aux inondations et quatre hôpitaux de campagne avaient été installés dans cette mégapole de quelque dix millions d’habitants. Un quart de million de gens seraient affectés par les conséquences des inondations.

L’agence gouvernementale en charge de la lutte contre ce type de catastrophe (BNPB) a estimé que le principal déluge, le 15 janvier, a inondé 41 km2. 97.000 habitations ont été envahies par les eaux. Ces chiffres demeurent inférieurs à ceux des inondations qui ont lieu en 2007 (80 morts, 231 km2 submergés). Toutefois, selon le porte-parole du BNPB, les inondations pourraient se poursuivre jusqu’en février car les pluies sont loin de s’arrêter.

D’autre part, les sinistrés se plaignent de la lenteur des secours. Le courant a été coupé dans plusieurs quartiers pour prévenir les électrocutions. Des canalisations d’eau potable ont, en outre, été endommagées. Les sans-abri se plaignent également du manque de distributions d’aliments, de couvertures, d’eau potable, dans les centres de refuge.

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Indonésie: pluies catastrophiques, Jakarta sous les eaux

La capitale indonésienne s’est retrouvée sous les eaux le 17 janvier à la suite de pluies torrentielles. Cent mille personnes ont dû être évacuées.

Du jamais vu. Même le centre de Jakarta, où se situe le palais présidentiel, s’est retrouvé sous les eaux à la suite de pluies torrentielles. Jokowi Widodo, gouverneur de la capitale de l’Indonésie, a dû décréter l’état d’urgence, jusqu’au 27 janvier, pour accélérer l’arrivée de secours, cent mille personnes ayant dû évacuer leurs domiciles. Les écoles ont fermé. De nombreuses sociétés ont demandé à leurs employés de se mettre en congé.  

Plusieurs personnes sont mortes, dont certaines par électrocution. Le centre d’affaires et le fameux rond point de l’hôtel Indonesia se sont retrouvés sous les eaux. Des digues se sont effondrées et ont dû être réparées d’urgence. Dans plusieurs quartiers, le niveau de l’eau a atteint un mètre. Les services d’autobus et de trains, notamment dans les gares du centre, ont dû stopper leurs activités.

Les autorités s’attendent à la poursuite pendant quelques jours de pluies torrentielles. Des gens se sont réfugiés dans les mosquées et des coupures de courant ont affecté plusieurs quartiers. Des habitants ont dû s’installer au premier étage de leurs habitations et les cellules du rez-de-chaussée dela Commission de lutte contre la corruption ont été évacuées. «L’inondation du palais ne pose pas de problème. Ce qui est important est la protection des habitants», a déclaré le président Susilo Bambang Yudhoyono en se déplaçant, nus pieds et pantalons retroussés dans les couloirs de la présidence.

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Indonésie : les musulmans ont souhaité joyeux Noël aux chrétiens

Le Conseil des oulémas (MUI) a eu beau recommander de ne pas le faire, les musulmans ont souhaité une bonne fête de la nativité aux chrétiens. Comme chaque année.

Il y a eu, certes, des fausses notes. L’archevêque de Jakarta, Mgr Ignatius Suharyo, a regretté en chaire, selon le Jakarta Post, que les permis de construire des églises soient rares et lents à venir. A juste titre. A Atjeh, seule province où la charia est officielle, neuf églises chrétiennes et six temples bouddhistes ont reçu l’ordre de fermer en octobre au chef-lieu de district de Banda Atjeh parce qu’ils n’avaient pas de permis de construire. A Bekasi (Java Ouest), des musulmans ont jeté des œufs pourris sur des chrétiens qui voulaient célébrer Noël sur un terrain où ils souhaitent élever un temple.

Toutefois, dans l’ensemble de l’Indonésie, Noël s’est déroulé dans le calme. Les dizaines de milliers de policiers chargés, selon le Jakarta Globe, d’assurer la sécurité de 38.500 églises et temples chrétiens n’ont pas eu à intervenir. Surtout, la plupart des musulmans n’ont pas suivi les conseils du MUI : ils ont adressé leurs vœux aux chrétiens, lesquels représentent un peu moins de 10% des quelque 240 millions d’Indonésiens. Contredisant le MUI, le ministre des affaires religieuses, Suyadharma Ali, a estimé que ces vœux constituaient un geste normal. Le président Susilo Bambang Yudhoyono et le vice-président Boediono devraient en faire davantage en participant à une célébration nationale de Noël le 27 décembre.

Jakarta a donné l’exemple en s’ornant de bannières, de banderoles, de grandes affiches exprimant les vœux de Noël de la municipalité, des banques, des centres commerciaux. Quelques jours auparavant, Jusuf Kalla, président du Conseil indonésien des mosquées et ancien vice-président de la république, a présenté publiquement ses vœux à la population de la province de Nusa Tenggara oriental, à majorité catholique. Les dirigeants des deux plus nombreuses organisations musulmanes de la planète, le Nahdlatul Ulama (NU) et la Muhammadyah, en ont fait autant.

La tolérance ne fait pas pour autant l’unanimité. Selon l’Institut Setara pour la démocratie et la paix, cité par le Jakarta Globe, le nombre de cas recensés d’intolérance religieuse est passé de 135 en 2007 à 264 en 2012.  Des officiels ont été impliqués dans 154 sur ces 264 cas. En outre, dans des dizaines de districts et municipalités, des règlements s’inspirant de la charia continuent d’être adoptées et appliquées.

Noël a pourtant été l’occasion, selon l’habitude, de remises de peine de quinze jours à deux mois pour 6.500 condamnés de confession chrétienne. Autre curiosité : le FPI ou Front de défense de l’islam,- groupe islamiste surtout connu pour saccager les débits d’alcool pendant le ramadan -, a détaché deux cents de ses membres pour aider la police à protéger la célébration de Noël à Makassar, la grande ville du sud de Sulawesi.

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Indonésie : des chrétiens dans les écoles musulmanes

Le fait est méconnu ou moins rare qu’on le pense : en Indonésie, des enfants chrétiens fréquentent des écoles musulmanes et y sont parfois nombreux.

La Muhammadiyah est la deuxième organisation musulmane de la planète et revendique une trentaine de millions de fidèles. Fondée en 1912, elle a mis en place, en Indonésie, un large réseau dans le domaine de l’éducation, de la crèche à l’université. Et elle accueille des enfants de toutes les confessions. «Dans certaines enclaves chrétiennes, rapporte CGNews (site de Common Ground News Service), elle a établi des écoles où les élèves chretiens, dans quelques cas, forment de 50% à 75% des élèves».

Sur le site CGNews, Izza Rohman, qui enseigne à l’université Uhamka de Jakarta, offre deux exemples : l’un dans la ville à prédominance catholique d’Ende, sur l’île de Florès, et l’autre dans la ville à majorité protestante de Serui, sur la petite île de Yapen. Ces deux îles sont situées en Indonésie de l’est. Florès (fleur en portugais) a été influencée par le catholicisme importé par les Portugais dans l’île voisine de Timor. Yapen a été christianisée par les protestants hollandais.

Des familles chrétiennes envoient leurs enfants dans les écoles de la Muhammadiyah, organisation socio-culturelle réformatrice et surtout présente en milieu urbain, en raison de la qualité d’un enseignement peu coûteux. En outre, des cours de catéchisme y sont donnés aux écoliers chrétiens. Ce qui semble signifier que les parents chrétiens ont à la fois confiance dans ces institutions et dans un dialogue inter-religieux.

85% des 240 millions d’Indonésiens se réclament de l’islam. Le haut du pavé est tenu par de petits groupes extrémistes qui militent, parfois brutalement, en faveur d’un califat. Mais l’immense majorité des musulmans sont plus tolérants. La première association islamique de la planète est également indonésienne : le Nahdlatul Ulama a été fondé à Java en 1926. Revendiquant quarante millions de fidèles, cette association d’oulémas s’appuie davantage sur des villages où se trouvent la majorité de ses écoles coraniques. Elle prêche également un islam modéré, à l’image de la Muhammadiyah.

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Indonésie : inondations à Jakarta

Des pluies torrentielles accompagnées de vents puissants ont provoqué des inondations et paralysé plusieurs quartiers de la capitale dans l’après-midi du 22 décembre.

Les avenues du centre de Jakarta se sont retrouvées très rapidement inondées en raison des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale de l’Indonésie. La hauteur de l’eau a atteint jusqu’à 80 cm dans certains sections des grandes avenues comme les jalan Thamrin et Sudirman. Des inondations ont également eu lieu à Jakarta-Sud, ainsi que dans l’ouest (Grogol) et le nord (Pluit) d’une mégapole qui compte plus de dix millions d’habitants.

Des véhicules, en particulier les motos, ont été immobilisés, moteurs noyés, et des arbres ont été déracinés par les forts vents, a rapporté le Jakarta Globe, paralysant le trafic ou multipliant les embouteillages. Les voies ferrées et les gares de la ville ont été également inondées, perturbant pendant de longues heures le trafic ferroviaire.

Joko Widodo, récemment élu gouverneur de la capitale, a expliqué que la brutalité des inondations, en cas de pluies torrentielles, était liée à l’insuffisance du drainage des canaux et des voies d’évacuation de l’eau. Ces canaux sont encombrés d’ordures et la sédimentation les bloque. «Drainer continuellement les canaux des principales rues fait partie de nos devoirs. Si les responsables n’osent pas se rendre dans les canaux souterrains, nous réclamerons l’aide des militaires. J’ai déjà évoqué la question avec la marine et elle a répondu qu’elle était prête à nous assister», a déclaré le gouverneur, selon le Globe.

Pendant la saison des pluies, des pans croissants de Jakarta sont de plus en plus régulièrement inondés. Joko a indiqué que le dragage en cours de trois cours d’eau qui traversent la capitale permettrait déjà de réduire de 62 à 52 les secteurs régulièrement inondés. Il compte affecter 1,2 milliard de dollars à une vingtaine de projets en vue de réduire ces inondations périodiques.

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Singapour, Jakarta, Bangkok, les plus chères pour les expats

Surprise : si Singapour est toujours en tête, Hochiminh-Ville et Hanoi se retrouvent en queue parmi les dix villes de la région les plus chères pour les expats.

En 2012, en Asie du sud-est, après Singapour, la ville la plus chère pour les expatriés est Jakarta, en dépit de la baisse récente de la roupiah indonésienne. Puis, dans l’ordre de cherté, viennent : Bangkok, Kuala Lumpur, Surabaya (le grand port de Java-est, Indonésie), Manille, Chiang Mai (nord de la Thaïlande), Johor Bahru (Malaisie), Hanoï. La ville la moins chère des dix est encore Hochiminh-Ville (ex-Saigon, Vietnam).

Tous les ans, se fondant sur les statistiques de septembre, ECA International, société de consultants, établit un index du coût de la vie pour les expatriés. Cette année, rapporté par le Jakarta Globe, cet index porte sur 425 villes situées dans 193 pays. Sur le plan mondial, Singapour demeure à la 31ème place des villes les plus chères (elle est, en 2012, dépassée pour la première fois par Pékin, 22ème, et par Shanghai, 26ème). Pour donner un élément de comparaison, Paris est classée 42ème et Rio de Janeiro 64ème.

Toujours sur le plan mondial, Jakarta (123ème) se situe donc loin derrière Singapour et les autres villes du Sud-Est asiatique occupent les rangs suivants : Bangkok (162ème), Kuala Lumpur (179ème), Surabaya (182ème), Manille (187ème), Chiang Mai (189ème), Johor Bahru (195ème), Hanoï (204ème) et Hochiminh-Ville (217ème). Seul l’ancien Saigon se situe donc dans la deuxième moitié du tableau. Tokyo demeure la ville la plus chère au monde.

Le classement de 2012 fait ressortir que les sept villes australiennes mentionnées figurent parmi les trente villes les plus chères de la planète : Sydney (16ème), Canberra (18ème), Adelaïde (21ème), Melbourne (24ème), Perth (25ème), Darwin (27ème) et Brisbane (28ème). Le coût de la vie pour les expatriés y est donc plus élevé qu’à Singapour.

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Jakarta, Hochiminh-Ville, Bangkok,… la menace des inondations

Les mégapoles d’Asie du sud-est comptent parmi les ensembles urbains les plus menacés de la planète par les inondations et les intempéries.

En ce moment, avec les pluies qui se renforcent sur Java, des quartiers de Jakarta sont déjà sous l’eau. Comme chaque année. Un jour, le niveau de l’eau baisse, passe de 40 cm à 20 cm. Mais il suffit d’un bel orage pour qu’il remonte. C’est de saison. Les canaux de la capitale de l’Indonésie sont mal drainés quand ils ne sont pas bouchés. Ils servent de poubelle. Mégapole de dix à douze millions d’habitants, Jakarta continue, en prime, de s’enfoncer car sa nappe phréatique se vide avec la multiplication des puits à pompe.

Situé dans une boucle du Fleuve rouge, le centre de Hanoï, la capitale du Vietnam, est beaucoup plus rarement inondé. Il est protégé contre les débordements du fleuve par une digue de quatorze mètres de hauteur. Ces dernière années, en raison du boom de l’immobilier, la mairie de la capitale du Vietnam (dix millions de gens) a dû intervenir à plusieurs reprises pour faire démolir des habitations construites sur la digue, ou sur ses flancs, au risque de provoquer des brèches ou des affaissements. Des digues assurent également la protection de Bangkok : le long du Chao Phraya, elles prennent des centimètres chaque année et sont constamment renforcées. Toutefois, lors des très fortes pluies de 2011, ce dispositif n’a pas réussi à prévenir l’inondation massive, pendant plusieurs semaines, de plusieurs quartiers de la capitale de la Thaïlande, des quartiers sacrifiés pour épargner le centre ville.

Hochiminh-Ville (dix millions d’habitants) commence également à connaître des inondations plus faibles mais saisonnières sur les berges de la rivière de Saigon qui se jette dans le Dong Nai. Le seul secteur durablement à l’abri des inondations est le «plateau»,  partie un peu surélevée et où avait été aménagé une bonne partie de la ville française, avec sa cathédrale de briques rouges. Rangoon, la grande métropole de la Birmanie (Myanmar) à la frange du delta de l’Irrawaddy, mal équipée, a connu sa part de dévastations, quand le cyclone Nargis a balayé le secteur en 2008.  Quant à Manille, capitale des Philippines, qui compte de huit à dix millions d’habitants, elle est régulièrement inondée, parfois à plusieurs reprises, pendant la saison des cyclones, en septembre-octobre.

Réchauffement climatique, montée des mers, catastrophes naturelles, soulignent déjà la vulnérabilité de ces mégapoles d’Asie du sud-est qui ne cessent de s’étendre sans toujours se protéger. Dès 2007, un rapport de l’Ocde a estimé que Hochiminh-Ville, Bangkok et Rangoon figureraient en 2070 parmi les vingt ports les plus exposés de la planète à des inondations côtières. La raison : à cette date, estimait également le rapport, le niveau des mers aura monté d’un demi-mètre.

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Mer de Chine du sud : un potentiel explosif, selon l’Asean

En quittant le secrétariat général de l’Asean après un mandat de cinq ans très actif, Surin Pitsuwan a une inquiétude : le contentieux en mer de Chine du Sud.

Cinq années à trimer, à jouer des coudes, à tenter de renforcer le secrétariat général de l’Asean, à réclamer davantage de sous, à dessiner des compromis et à les faire accepter. Surin Pitsuwan, 63 ans, ancien ministre des Affaires étrangères de la Thaïlande, a eu un mandat bien rempli au secrétariat général de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, dont le siège est en Indonésie, à Jakarta. Il dit ne rien regretter.

Son succès le plus évident a été de faire accepter par la junte militaire de Birmanie une aide étrangère canalisée par l’Asean après le cyclone Nargis qui, en 2008, a dévasté le delta de l’Irrawaddy et la ville de Rangoon. Le généralissime Than Shwe ne voulait pas de l’aide occidentale, soupçonnée d’être subversive. Surin s’est arrangé pour qu’elle soit distribuée par le biais d’ONG. A plus long terme, cette opération sous la houlette de l’Asean a non seulement sauvé des vies mais elle a habitué les généraux à l’idée d’une coopération internationale. Membre de l’Asean depuis 1997, la Birmanie (Myanmar) a fini par s’ouvrir sur le reste du monde trois ans après.

Mais la difficulté de parvenir à apaiser les tensions en mer de Chine du Sud, la désunion marquée en 2012 par les Etats membres de l’Asean sur cette question, restent en travers la gorge de Surin, un musulman du sud thaïlandais. La situation demeure «potentiellement explosive » et le pire pourrait arriver si les Etats de l’Asean ne resserrent pas les rangs, a-t-il déclaré au Straits Times de Singapour. «Le problème a une forte charge émotionnelle», a-t-il ajouté.

Surin estime toutefois que les échanges sont moins violents. «Il y a une plus forte réalisation qu’une tension accrue et un conflit ouvert ne servira aucun intérêt. Je m’attends à la prévalence d’une attitude plus rationnelle et plus accommodante», a-t-il dit, en évitant d’épingler la Chine. Lê Luong Minh, son successeur désigné, est actuellement vice-ministre des Affaires étrangères du Vietnam. Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2013.