Thaïlande: l’armée s’attaque aux trafiquants d’esclaves

Une série de raids sur des camps où sont séquestrés des migrants, pour la plupart des Rohingyas venus de Birmanie, a été lancée dans le sud du pays.

Une série de raids sur des camps où sont séquestrés des migrants, pour la plupart des Rohingyas venus de Birmanie, a été lancée dans le sud du pays.

Les militaires de Thaïlande ont poursuivi leurs raids sur des camps où des trafiquants retiennent captifs des migrants, dans leur grande majorité des Rohingyas ayant fui l’Etat Rakhine en Birmanie. Ces « camps », parfois des plantations d’hévéas, sont situés dans l’extrême sud de la Thaïlande, non loin de la frontière avec la Malaisie. Selon le webzine Phuketwan, l’armée a libéré 800 d’entre eux, parmi lesquels un grand nombre de femmes et d’enfants, mais a provoqué la dispersion de centaines d’autres dans la nature. Certains de ces camps renfermaient jusqu’à 800 captifs, selon le webzine.

Ces migrants paient des passeurs pour leur permettre d’aller, par voie maritime, en Malaisie, mais ils sont parfois débarqués dans le sud de la Thaïlande, où des trafiquants, en cheville avec certaines autorités locales selon Phuketwan, leur demandent de payer une somme supplémentaire pour pouvoir être transportés en Malaisie. Le statut apatride de ces Rohingyas les rend vulnérables, car ils craignent d’être livrés à la police et renvoyés en Birmanie. Si les migrants sont incapables de payer, ils sont vendus à des employeurs thaïlandais pour travailler sur des chalutiers ou sur des chantiers de construction, parfois sans salaire. L’action vigoureuse de l’armée laisse penser que, peut-être, certains officiers thaïlandais de police et de l’immigration, soupçonnés de tremper dans ce trafic, vont devoir rendre des comptes.