La mort programmée de la liberté de l’information au Vietnam

Alors que la France et le Vietnam resserrent leurs liens dans le cadre de l’année France-Vietnam, RSF appelle le gouvernement français à ne pas passer sous silence la liberté de la presse et de l’information, ni l’augmentation des attaques physiques contre les blogueurs et journalistes dissidents

Dans un contexte de violations permanentes des libertés d’expression et d’information, Reporters sans frontières a publié le mois dernier son rapport intitulé “La mort programmée de la liberté de l’information”.

Ce document explore les méthodes utilisées par les autorités pour censurer la presse et réprimer les blogueurs et cyberdissidents. L’organisation a présenté les conclusions du rapport au cours d’une conférence de presse organisée en son siège le 23 septembre 2013.

[quote_box_center]“Plutôt que de répertorier les innombrables violations à l’encontre des blogueurs, le rapport examine la mécanique de répression du Parti dans sa globalité, et revient sur des éléments d’information qui démontrent que la répression ne concerne pas uniquement une quarantaine de dissidents mais l’ensemble des citoyens. Tout un système répressif a été mis en place et se déclenche à chaque fois qu’un individu sort du rang pour dénoncer une injustice ou informer librement d’événements politiques ou de la situation des droits de l’homme au Vietnam”[/quote_box_center]

a déclaré Reporters sans frontières.

“Nous avons voulu profiter de la venue du Premier ministre Nguyen Tan Dung en France pour évoquer avec lui la situation catastrophique de la liberté de l’information et attirer son attention sur les 35 blogueurs actuellement emprisonnés. Nous souhaitons notamment lui remettre la pétition que nous avons lancé en juillet dernier et appelant à leur libération qui a récolté plus de 25 000 signatures. Malheureusement, en dépit de nos nombreuses relances nous n’avons reçu aucune réponse”, a ajouté Reporters sans frontières.

L’année France-Vietnam : l’enjeu de la liberté de la presse

Alors que la France et le Vietnam resserrent leurs liens dans le cadre de l’année France-Vietnam, nous appelons le gouvernement français à ne pas passer sous silence la liberté de la presse et de l’information, ni l’augmentation des attaques physiques contre les blogueurs et journalistes dissidents. Cet événement, qui durera jusqu’en 2014 doit être considéré comme une occasion unique de promouvoir le respect des libertés fondamentales et des droits humains.”, a conclu Reporters sans frontières.

Internet au Vietnam

  • Population : 91 500 000
  • Nombre d’utilisateurs d’internet : 31 000 000
  • Taux de pénétration d’internet : 33,9%
  • Journalistes emprisonnés : 2
  • Net-citoyens emprisonnés : 31

A travers ce rapport, Reporters sans frontières attire l’attention sur le maintien du contrôle absolu de la presse traditionnelle, que le Parti opère depuis des décennies. L’organisation tente également de mobiliser face à l’aggravation des représailles à l’encontre des cyberdissidents, appelant à une réaction urgente de la communauté internationale. Ce rapport se conclut sur des recommandations précises à l’adresse des autorités vietnamiennes, des médias, et des organisations internationales.

Reporters sans frontières avait déjà dénoncé la répression de plus en plus intense, et les condamnations à la chaîne de la part des autorités vietnamiennes à l’encontre des médias, et en particulier des blogueurs. Actuellement, au moins cinq journalistes et dix-neuf net-citoyens sont emprisonnés pour s’être exprimés librement, ce qui fait du pays la troisième prison du monde pour les blogueurs et cyberdissidents, après la Chine et l’Iran. Le Vietnam figure à la 172e place sur 179 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2011/2012 établi par Reporters sans frontières.

Le Vietnam figure dans le Rapport Spécial surveillance 2013 ‘Les Ennemis d’Internet’. Actuellement, 35 blogueurs et net-citoyens sont toujours emprisonnés.

Signer ici la pétition pour demander leur libération.