Reconnaître Taïwan et punir la Chine pour le nouveau coronavirus

Alors que nous passons petit à petit à la phase post-pandémique du virus de Wuhan, nombreux sont ceux qui réfléchissent comment mieux effectuer cette transition. Le plus important est de trouver comment relancer l’économie sans mettre en danger la population ou, pire encore, raviver la pandémie.

Il est presque aussi important de savoir comment traiter la Chine communiste – le pays qui a provoqué cette pandémie mondiale. En particulier, comment lui faire comprendre que la prochaine fois qu’il y aura une épidémie virale, elle devra être honnête, voire totalement transparente sur ce qui s’est passé, même si cela implique la révélation d’informations embarrassantes pour le régime.

Nous tous ne voulons pas faire face à une nouvelle catastrophe avec des milliers, voire des millions de morts dans le monde entier, sans parler des énormes bouleversements économiques et financiers dans presque tous les pays de la planète.

Certains ont suggéré de confisquer une partie ou la totalité des immenses actifs que la Chine détient en Occident. Bien qu’une telle suggestion mérite d’être étudiée, cela pourrait engendrer des représailles économiques que nous ne pouvons pas nous permettre pour l’instant.

Il y a cependant une autre forme de punition qui ne coûte pratiquement rien et qui serait probablement beaucoup plus efficace du point de vue psychologique et émotionnel.

Les États-Unis et les autres pays occidentaux devraient reconnaître Taïwan (dont le nom officiel est République de Chine) et cesser de soutenir la « politique d’une seule Chine » – la politique qui est en place depuis des décennies et qui prévoit que Hong Kong, Macao, Taïwan, le Tibet et le Xinjiang feraient partie de la seule Chine unifiée.

Cela porterait un coup dur à l’image que l’État-Parti chinois a créé de lui-même, l’humiliant et l’affaiblissant aux yeux du monde entier. Cela permettrait également de remettre la Chine communiste à sa place et aurait même des conséquences économiques – par exemple, en rendant le titanesque projet chinois de la nouvelle route de la soie (« Belt and Road Initiative ») moins attrayant pour les pays du monde entier.

La Chine continentale – ou République populaire de Chine (RPC) – a toujours insisté pour être l’unique représentante de la Chine, poussant les autres pays à accepter par principe l’idée qu’un jour elle envahira ou engloutira Taïwan.

Pékin a agi de la sorte en 1971 lorsque la RPC, invitée aux Nations Unies, a insisté pour que Taïwan soit expulsé de cette organisation. Il ne pouvait y avoir qu’une seule Chine.

Il serait aussi juste et correct que la reconnaissance de Taïwan comme un État souverain s’accompagne du renouvellement de son pleine adhésion à l’ONU et à ses diverses organisations affiliées. Cela inclurait l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui s’est comportée de manière inacceptable pendant la pandémie, agissant essentiellement comme un humble serviteur du Parti communiste chinois. (L’OMS devrait également se dissocier de son patron actuel).

De nombreux pays totalitaires qui sont membres de l’ONU pourraient, évidemment, s’y opposer. Cependant, étant donné les souffrances que la pandémie a engendrées dans le monde et le fait que les États-Unis sont de loin le plus grand soutien financier de l’ONU (et qu’ils ont actuellement un président qui est prêt à retenir les versements), il est bien probable qu’une telle adhésion, ainsi que la reconnaissance de Taïwan en tant qu’État par d’autres États, puissent avoir lieu.

Aujourd’hui, à peine une quinzaine d’États membres des Nations Unies (sur 193) reconnaissent Taïwan et, par conséquent, n’ont pas de relations avec Pékin – des pays comme Sainte-Lucie, Tuvalu et le Swaziland. Ce nombre pourrait augmenter considérablement.

Taïwan le mérite amplement. Il a géré la pandémie avec une compétence extraordinaire, surtout en tenant compte de sa proximité avec la Chine d’où provenait le virus – au 11 avril on ne comptait que 6 décès dans ce pays de 23 millions d’habitants. Taïwan est également un pays avec une démocratie florissante.

Cela n’a pas toujours été le cas. Son premier leadeur et président, le général Chiang Kaï-Shek, bien qu’étant loin du niveau de Mao en tant que despote, n’était pas non plus un grand timide mais plutôt un homme fort et impitoyable. Les élections démocratiques n’existaient pas.

Cela a progressivement changé de la fin des années 1970 aux années 1990. Taïwan est aujourd’hui une démocratie qui fonctionne au large des côtes de l’État totalitaire le plus peuplé du monde.

Je peux l’attester personnellement, car je faisais partie de la petite délégation qui a observé les dernières élections taïwanaises au début du mois de janvier. J’ai assisté à d’immenses rassemblements organisés à la veille des élections par les deux partis politiques – le Parti progressiste démocratique et le Kuomintang (l’ancien parti de Chiang Kaï-Shek).

Lorsque j’y étais, Pékin a commencé à restreindre le tourisme vers cet État insulaire. Le régime chinois ne voulait pas que ses citoyens assistent à des élections libres. Cela a peut-être évité aux Taïwanais de contracter le virus qui aurait pu arriver avec les touristes chinois. Peu de temps après, Taïwan s’est rendu compte du danger et a fermé de lui-même la frontière avec la Chine continentale.

Cela fait déjà 2 mois que j’ai quitté cette île. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu de symptômes du virus de Wuhan, et je ne pense pas en avoir. Cependant, j’ai développé de l’affection pour Taïwan. Il serait formidable que la reconnaissance de ce pays devienne une épine dans le pied du régime le plus dangereux du monde. On ne sait jamais : peut-être qu’une telle reconnaissance aiderait ce régime à changer.

Roger L. Simon est le principal chroniqueur politique d’Epoch Times. Il est également un romancier primé et un scénariste nominé aux Oscars. Son dernier livre s’intitule The GOAT.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.


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