Indonésie: raids antiterroristes, onze arrestations

En l’espace de 48 heures, au cours d’une série de raids à Java, la police a arrêté onze individus soupçonnés de terrorisme et récupéré des explosifs.

En l’espace de 48 heures, au cours d’une série de raids à Java, la police a arrêté onze individus soupçonnés de terrorisme et récupéré des explosifs.

Les raids du Détachement 88, unité antiterroriste formée en Indonésie après l’attentat qui avait fait 202 victimes en 2002 à Bali et dont le dixième anniversaire vient d’être célébré, ont permis l’arrestation, le 26 octobre, de deux terroristes présumés à Madiun (Java Est) où des explosifs, des munitions et des détonateurs ont également été découverts. Ce raid a conduit à l’arrestation de neuf autres suspects à Jakarta, à Surakarta (Solo, Java Central) et Bogor (Java Ouest).

Ils sont tous soupçonnés d’appartenir à Hasmi (acronyme indonésien de Mouvement sunnite Harakah de l’Indonésie populaire), petit groupe extrémiste repéré voilà deux ans et qui serait, comme beaucoup d’autres de ces groupes réduits, un succédané de la Jemaah Islamiyah (JI), le mouvement terroriste clandestin formé dans les années 1990 en Malaisie et qui a essaimé en Indonésie, aux Philippines et à Singapour avant d’être décapité (le dernier émir de la JI, Abou Bakar Baachir, purge actuellement une peine de quinze ans de prison pour le financement d’un camp d’entraînement terroriste découvert à Atjeh).

Parmi les trois individus arrêtés le 27 octobre à Solo figure Abu Hanifa, qui serait le leader spirituel d’Hasmi. Un autre dirigeant d’Hasmi, Adi Mulyadi, a démenti les accusations de la police. «Hasmi est une organisation non-violente qui se consacre à la prédication»,  a-t-il déclaré au Jakarta Post, en ajoutant : «nous ne savons pas encore si les terroristes présumés sont des membres de notre mouvement ou non. Ce que je sais, c’est que notre groupe expulsera immédiatement tout membre qui a recours à la violence».

L’inspecteur général Suhardi Alius, porte-parole de la police a déclaré que les explosifs découverts à Madiun devaient être utilisés contre les chancelleries australienne et américaine à Jakarta, ainsi que contre le le QG de PT Freeport, le conglomérat américain qui exploite la plus grande mine à ciel ouvert d’or et de cuivre en Papouasie indonésienne. Ce QG jouxte l’ambassade d’Australie. Le consulat des Etats-Unis à Surabaya devait également être attaqué, selon Alius. Selon le Sydney Morning Herald, l’objectif d’Hasmi serait l’instauration d’un califat en Indonésie.