Singapour: atterrissage en douceur pour les salaires des ministres

Les ministres singapouriens demeurent parmi les mieux lotis de la planète en dépit des coupes sombres dans leurs salaires opérées en janvier.

Les ministres singapouriens demeurent parmi les mieux lotis de la planète en dépit des coupes sombres dans leurs salaires opérées en janvier.

Pour éviter que le secteur privé draine les meilleurs cerveaux de la cité-Etat et que ses ministres soient tentés par la corruption, le père-fondateur de Singapour (et son premier ministre jusqu’en 1990), Lee Kuan Yew, avait décidé que les membres du gouvernement bénéficieraient de salaires de PDG. Ce qui a été le cas pendant cinq décennies.

Mais le PAP – Parti de l’action populaire, dominant – a réalisé son moins bon score depuis 1959 aux élections législatives de mai 2011, avec 60,1% des voix (et 81 sur 87 sièges au Parlement). Les énormes salaires officiels n’étant guère populaires, le Parlement a voté, à la demande du gouvernement, des coupes sombres. Le salaire du premier ministre Lee Hsieng Long (le mieux payé des chefs de gouvernement) a été, par exemple, réduit d’un tiers.

Mais ce dernier, qui est le fils de Lee Kuan Yew, continuera de gagner de quoi faire pâlir de jalousie bien des homologues : six fois plus que le premier ministre britannique David Cameron et quarante fois plus que le premier ministre indien Manmohan Singh (sans parler des quatre fois plus que le président Barack Obama).