Indonésie : l’adjudication du Coran est sujette à corruption

Nouveau scandale à Jakarta. Un député, qui serait intervenu dans l’attribution du Coran, a été déclaré «suspect» par la KPK (Commission anti-corruption).

Nouveau scandale à Jakarta. Un député, qui serait intervenu dans l’attribution du Coran, a été déclaré «suspect» par la KPK (Commission anti-corruption).

Le marché du Coran – environ deux millions de copies par an – représente quelques millions d’euros en Indonésie et les droits de l’imprimer et de le publier sont accordés par le ministère des Affaires religieuses. Zulkarnain Djabar, député du Golkar (parti membre de la coalition au pouvoir), est soupçonné d’avoir favorisé l’adjudication du livre sacré à certaines sociétés, dont l’une dirigée par son propre fils.

Zulkarnain est membre de la Commission des affaires religieuses et sociales ainsi que de la Commission du budget de l’Assemblée nationale. Un rapport de la KPK, publié en 2011, a estimé que le ministère des Affaires religieuses était la plus corrompue parmi les 22 agences gouvernementales soumises à l’époque à enquête. Les irrégularités les plus graves, selon la KPK, ont été relevées fin 2010 dans la gestion, par ce ministère, des pèlerinages à la Mecque, rapporte le Straits Times de Singapour.

Près de 90% des 240 millions d’Indonésiens se réclament de l’islam et sont particulièrement choqués quand la corruption porte sur le domaine du sacré. «Un déchirement», a déclaré Amidhan Shaberah, président du Conseil des oulémas. En revanche, le FPI ou Front de défense de l’islam, milice islamiste qui n’hésite pas à saccager bars et autres lieux de plaisir, ne s’est pas ému outre-mesure. «Ce n’est pas un problème religieux, ce n’est pas le livre sacré qui a été corrompu», a déclaré, selon le Jakarta Globe, son porte-parole à Jakarta.