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Thaïlande

Thaïlande : verdict en faveur de Karens victimes d’une pollution

La cour administrative suprême a condamné l’administration thaïlandaise à dédommager  22 Karens affectés par une  pollution.

C’est un verdict historique, car il est rare dans l’histoire de la justice de Thaïlande que la bureaucratie soit mise à l’index pour sa négligence. Après une bataille judiciaire de neuf ans, le Département de contrôle de la pollution, division du ministère des Sciences, de la technologie et de l’environnement, a été condamné à payer 4 millions de bahts (99.000 €) à 22 villageois karens affectés par un incident de pollution. En 1998, une usine de transformation de plomb avait évacué des déchets liquides toxiques dans la crique de Klity, dans la province de Kanchanaburi, où s’approvisionnaient en eau et en gibier les villageois karens. De nombreux cas d’empoisonnement au plomb parmi les enfants des villages environnants avaient été révélés et l’usine avait dû fermer ses portes la même année.

Selon le Bangkok Post, le Département de contrôle de la pollution avait toutefois attendu neuf mois après la découverte de la pollution pour demander au département forestier l’autorisation de nettoyer la crique. De plus, il a fallu cinq années supplémentaires pour que le département construise une digue qui bloque les eaux polluées. La cour administrative a estimé que l’incident témoignait de l’inexistence d’un plan d’urgence dans ce type de situation, avec pour conséquence un impact sévère sur l’environnement et les villageois. Dans son verdict, elle a aussi demandé au Département de contrôle de la pollution de prendre des dispositions rapides pour nettoyer la crique et ramener le taux de plomb à un niveau acceptable. Selon le Bangkok Post, juste après le jugement, le directeur du département a néanmoins affirmé qu’une méthode de « dilution naturelle » du plomb continuerait à être utilisée.

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Laos Politique

Le Laos sommé d’éclaircir le sort de Sombath Somphone

Gouvernements, ONG et personnalités réclament des explications sur la disparition du militant laotien.

La pression monte sur les autorités laotiennes pour qu’elles fassent la lumière sur les circonstances de la disparition de Sombath Somphone, directeur d’une ONG, qu’on voit être emmené par la police à Vientiane sur une vidéo CCVT de la police laotienne prise le 15 décembre et diffusée sur le site Youtube. Catherine Ashton, haute représentative de l’Union européenne, a exprimé le 21 décembre sa “profonde inquiétude sur la disparition” de Sombath. A Genève, le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme a évoqué une apparente “disparition forcée”. Un collectif de 61 ONG thaïlandaises a lancé un appel pour demander aux autorités du Laos de résoudre ce cas rapidement. Jusqu’à présent, le gouvernement laotien s’est limité à une brève déclaration dans la presse, indiquant qu’il “menait une enquête sérieuse sur l’affaire”. Depuis, son silence est assourdissant.

Lors d’une présentation le 21 décembre au Club des correspondants de Thaïlande, Supalak Ganjanakhundee, journaliste au quotidien The Nation, a estimé que les “arrestations arbitraires et les assassinats liés à la politique” existent au Laos. “Si Sombath a fait quelque chose, il devrait être poursuivi de manière transparente devant un tribunal”, a-t-il dit. Pour sa part, l’intellectuel thaïlandais Sulak Sivaraksa a décrit Sombath Somphone comme étant “une personne formidable qui veut servir son pays”. Sulak a mis en garde contre le fait de vouloir décrire le gouvernement laotien comme un bloc homogène. “Il y a des faucons, qui ne sont pas sous un contrôle total”, a-t-il dit. Sulak a considéré que la façon la plus constructive d’exercer des pressions sur les autorités laotiennes est de parler du “grand crédit” dont elles bénéficieront si elles font réapparaître publiquement Sombath.

Sombath, âgé de 60 ans, a fondé en 1996 une ONG dont l’objectif est la formation. Il en a quitté la direction voilà cinq mois. En 2005, il a reçu le prix Magsaysay, le plus prestigieux en Asie du Sud-Est en ce qui concerne le développement.

 

 

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Société Viêtnam

Vietnam : les fleuves victimes de la pollution industrielle

En un quart de siècle de forte expansion économique, le niveau de vie a quadruplé au Vietnam. L’envers de la médaille : une forte pollution industrielle.

«Si la pollution de l’environnement se poursuit au rythme actuel, nous ne pourrons pas prévoir ce qu’il adviendra du développement socio-économique du pays», a résumé Bui Thi An, qui représente Hanoi à l’Assemblée nationale du Vietnam. Plusieurs de ses collègues ont également estimé que des dizaines de millions de Vietnamiens vivent aujourd’hui dans des environnements pollués. Une grande partie de la faute en incombe aux parcs industriels qui, selon le site VietnamNet, produisent des «rivières de la honte».

Sur les 283 Parcs industriels du pays, 35% n’ont pas de système de traitement des eaux usagées et beaucoup d’autres disposent de systèmes peu performants. Par exemple, les autorités viennent de découvrir que trois parcs industriels aux alentours du port de Danang, dans le centre, et un autre dans la province septentrionale de Phu Tho ont endommagé l’environnement pendant des années.

«Nous allons continuer de poursuivre les inspections et les parcs industriels qui ne se doteront pas de systèmes adéquats de traitement des eaux usagées perdront leur autorisation de fonctionner», a déclaré à la mi-juin Nguyên Minh Quang, ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement. Environ 70% des trois millions de mètres cubes d’eaux usagées produites quotidiennement sont déversées dans la nature. Fleuves, cours d’eau et canaux sont de plus en plus victimes d’une pollution industrielle qui coûte au Vietnam, selon la Banque mondiale, 5,5% de son PIB.