L’élection présidentielle, François Hollande et le sens du courant

Le candidat socialiste est le favori du deuxième tour de l’élection présidentielle. La raison première : le contexte est défavorable au président sortant.

Le candidat socialiste est le favori du deuxième tour de l’élection présidentielle. La raison première : le contexte est défavorable au président sortant.

Le grand public n’y croît plus guère. La politique d’austérité prônée par les gouvernements européens en place ne donne pas de résultats positifs. Les Américains ne la soutiennent pas. L’austérité bute contre un mur. Certes, y a-t-il une alternative ? Une lueur au bout du tunnel ? Les gens le perçoivent mal. Le tout leur paraît confus. Mais que risque-t-on à tenter de faire autre chose quand la récession s’installe en Grande Bretagne et que le taux de chômage passe à 25% en Espagne ? Il y a belle lurette que les Américains, n’y croyant plus, font la moue et prennent leurs distances.

L’austérité n’est donc pas une recette, voilà ce que le grand public pense. Du coup, elle risque d’emporter, tour à tour, Nicolas Sarkozy, David Cameron, Angela Merkel. Le vent tourne et, même s’il y a signe de tempête, même si les difficultés s’amoncellent, mieux vaut tenter autre chose que l’austérité.

François Hollande devrait l’emporter, disent les sondages. Le 2 mai, lors du débat de l’entre-deux tours, il a fait au moins match nul avec le président sortant. Le vote blanc de Marine Le Pen l’avantage : en arrondissant un peu les angles, elle espère bien rassembler un jour la droite et un deuxième mandat du président sortant ne l’arrangerait pas. François Bayrou a, pour une fois, viré sa cuti. L’extrême gauche ne peut que voter pour la gauche dite molle. Et les frasques de l’infréquentable DSK n’ont plus guère d’effet. Hors jeu.

Mais le principal atout de Hollande est un vote de rejet : contre Sarkozy, contre l’austérité. Les temps ont changé. Personne ne sait comment s’y prendra Hollande, s’il est élu, surtout pour sortir le système français du bourbier. Mais l’opinion publique demande que les dirigeants européens abandonnent leurs sentiers battus. Le candidat socialiste n’a sûrement pas de formule magique. Mais il a l’avantage d’être dans le sens du courant.

Jean-Claude Pomonti