Vietnam : les arrestations se poursuivent dans les milieux financiers

Une série d’arrestations a lieu dans les milieux d’affaires alors que la bourse dégringole et que la dette des entreprises publiques devient très préoccupante.

Une série d’arrestations a lieu dans les milieux d’affaires alors que la bourse dégringole et que la dette des entreprises publiques devient très préoccupante.

La dernière arrestation en date est celle de Ly Xuân Hai, ancien PDG de l’Asia Commercial Bank (ACB). Agé de 47 ans, originaire de Hanoi et titulaire d’un master de Paris-Dauphine, Hai a été arrêté en début de soirée le 23 août, selon le site VietnamNet, à son domicile à Hochiminh-Ville. Son domicile et ses bureaux ont été fouillés. Il est accusé d’avoir «intentionnellement violé les règlements de l’Etat sur la gestion économique». Entre-temps, la Banque centrale est intervenue, comme annoncé, pour renflouer en liquidités l’ACB dont la clientèle s’est ruée pour retirer ses fonds et dont l’action en bourse a chuté de 20%. Hai, PDG depuis 2005, avait démissionné dans la matinée et a été aussitôt remplacé par l’un de ses adjoints.

Son arrestation est intervenue deux jours après celle de Nguyên Duc Kiên, l’un des fondateurs de l’ACB et l’une des grandes fortunes du Vietnam. Kiên a été arrêté pour des raisons qui, officiellement, n’ont rien à voir avec la gestion de l’ACB, quatrième banque commerciale du pays. D’autres arrestations avaient précédé, notamment celles, le 8 août, des deux ‘rois de l’acier’ à Haiphong, Pham Van Tu (le père) et Pham Hai Thanh (le fils), dont la compagnie Thai Son (import-export, chantiers navals, fabrication de l’acier) était censée être financièrement solide. En 2011, Thai Son figurait encore, selon VietnamNet, parmi les cinq cents sociétés privées les plus importantes. A la suite de la chute de 50% du prix de l’acier depuis la crise de 2008, Thai Son a connu de sérieux déboires, ne pouvant plus rembourser ses dettes.

La dette des entreprises publiques est évaluée, de son côté, à quelque 40 milliards d’€, ce qui est considérable. Il y a déjà eu les scandales des trous dans les budgets de Vinashin (chantiers navals) et Vinalines (transports maritimes). D’autres affaires pourraient exploser, mettant en cause un système de copinage qui rend l’âme. Les luttes de clans au sein du PC vietnamien, qui conserve le monopole du pouvoir politique, en sont déjà affectées.  Nguyên Duc Kiên passait, par exemple, pour être le partenaire en affaires de la fille du premier minisre Nguyên Tan Dung, considéré comme l’homme-clé du Bureau politique et du gouvernement.