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Histoire Indonésie

Suharto, « principal responsable » des massacres de 1965

L’ancien dictateur (1966-1998) a été le « principal responsable » des massacres qui ont fait un demi-million de morts en 1965-1966.

La Commission nationale des droits de l’homme (Komnas-HAM) a publié, le 8 février, un rapport attribuant à Suharto « la principale responsabilité » dans les massacres anti-communistes de 1965-1966 qui ont fait, selon plusieurs experts, au moins un demi-million de victimes en Indonésie. « Notre enquête montre que le Commandement opérationnel en charge de la restauration de la sécurité et de l’ordre [Kopkamtib], dirigé par l’ancien président Suharto, a été le premier responsable », a déclaré au Jakarta Post Adi Prasetyo, membre de Komnas-HAM.

Après l’assassinat de six généraux le 30 septembre 1965, le général Suharto avait pris la situation en mains, créé Kopkamtib et blâmé le parti communiste (interdit en 1966), déclenchant un bain de sang dans lequel avaient également trempé les milices musulmanes. Depuis la chute de Suharto, l’armée et de la nomenclature d’ancien régime se sont efforcés de prévenir tout débat public sur ces évènements. L’enquête de Komnas-HAM représente un pas en avant dans l’établissement de la vérité. Kontras, la Commission sur les disparus et les victimes de violence, estime toutefois qu’il est insuffisant.

 

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Viêtnam

Dans le delta du Mékong, les bons offices de dame Xu

A proximité de Chau Dôc, dans le delta du Mékong, une « sainte » fait l’objet d’un culte vibrant. La légende de Dame Xu est très populaire. Reportage.

Fin d’après-midi ordinaire au pied du mont Sam, à dix minutes de Châu Dôc, bourg vietnamien qui trempe dans le Mékong sur la frontière avec le Cambodge. Un temple, le Miêu Ba Chua Xu grouille de monde. Sous des chandeliers géants accrochés au plafond, une large table accueille des plateaux qui regorgent de fruits, de cochons de lait laqués, de paniers débordant d’offrandes. Les familles se pressent, jeunes et vieux, en majorité des femmes, bâtons d’encens fumants tenus à deux mains. L’atmosphère est bon enfant, le recueillement individuel total.

Objet d’autant de courbettes intenses, le personnage dont la statue trône sur le principal autel est une femme, richement vêtue, au visage noiraud. Une « sainte », une grande dame, qui répond au nom de Xu. Une légende dit que la statue de Ba Chua Xu était installée au sommet du mont Sam (260 mètres) et que les Siamois, lors d’une invasion au début du XIX° siècle, tentèrent de la ramener chez eux. Mais, au fur et à mesure de la descente, la statue devint si lourde qu’ils furent obligés de l’abandonner en chemin. Une autre fois, des habitants partis ramasser du bois retrouvèrent la statue et décidèrent de la ramener dans leur village et de lui construire un temple. Mais elle était toujours trop lourde.

 

Apparût plus tard une jeune femme possédée par les esprits, qui dît être dame Xu, déclara aux habitants que quarante vierges se présenteraient et transporteraient la statue.
Quand les vierges atteignirent le bas de la colline, la statue redevînt trop lourde pour être soulevée et les habitants du lieu en conclurent que Dame Xu avait choisi le pied du mont Sam pour y reposer. Un abri fut aménagé dans les années 1820. L’ensemble actuel, réalisé en 1972, compte plusieurs salles. Il est doublé d’un vaste bâtiment réservé au repos des pèlerins. Les derniers jours du quatrième mois du calendrier lunaire, s’y retrouvent des dizaines de milliers pèlerins, dont une majorité de Chinois venus de divers horizons.

Le culte de dame Xu se traduit, comme beaucoup d’autres, par un mélange d’actions de grâce et de requêtes. La remercier pour avoir exaucé un vœu : le succès d’un enfant à un examen, une bonne transaction, une guérison ou, plus simplement, s’enrichir. Ou bien, lui demander son aide pour que le vœu émis se réalise. Les superstitions sont fortes au Vietnam et particulièrement répandues dans le delta du Mékong. Dame Xu est censée réaliser des miracles et l’intense atmosphère de dévotion à l’intérieur du temple contraste, comme souvent dans la région, avec la nonchalance des gens qui bavardent sur des banquettes en ciment dans la cour du temple. Une fois offrandes et prières terminées, les cochons de lait laqués sont remportés au domicile pour y être dégustés. C’est une pratique courante au Vietnam. Parfois, ils se revendent ou, même, se louent. Seul compte le symbole.

(Photos : Nicolas Cornet)

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Indonésie

A Jakarta, la cinquième plus haute tour de la planète

Tomy Winata, l’un des hommes les plus riches d’Indonésie, a décidé de doter Jakarta d’une tour de 111 étages, la cinquième la plus haute de la planète.

638 m, 111 étages, un milliard de dollars, la tour « Signature » sera plantée au centre de Jakarta, sur le bvd Sudirman. Telle est l’ambition de Tomy Winata, auquel Forbes a attribué en 2006 la 35ème fortune d’Indonésie. Elle sera légèrement plus élevée que la Shanghai Tower (632 m) dont la première pierre a été posée le 8 janvier 2012. Selon le site Arch Daily, repris par le Jakarta Post, la tour Signature se retrouvera en cinquième position derrière la Kingdom Tower (Jeddah, 1.000 m), le Burj Khalifa (Dubai, 828 m), la tour Ping An (Shenzen, 660 m, dont l’inauguration est prévue en 2015) et la tour LightDMC (Séoul, 640 m).

Né en 1958, d’origine chinoise, Tomy Winata est un homme d’affaires controversé, présenté comme un membre du « gang des 9 », une mafia indonésienne. Selon Wikileaks, l’ambassade des Etats-Unis à Jakarta l’a gratifié de « relations particulièrement proches » avec le président indonésien, ce qui a été démenti par les intéressés. Tomy Wanata, pilier du groupe Artha Graha, a confié la réalisation de « Signature » à la société JIHD, dont il est le principal actionnaire (15,87%) avec Sugianto Kusuma (9,76%), autre membre du « gang des 9 ».

 

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Indonésie

Indonésie: les 40 premières fortunes représentent 10% du PNB

La richesse accumulée par les 60 millions d’Indonésiens les plus pauvres est l’équivalente de celle des 40 premières fortunes de leur pays.

De telles disparités n’existent ni au Vietnam ni en Thaïlande. Si l’économie indonésienne, la plus importante d’Asie du sud-est, affiche une croissance robuste depuis quelques années (un taux annuel d’expansion supérieur à 6%). Les écarts de revenus ont tendance à se creuser : les 40 premières fortunes du pays représentent plus de 10% du PNB, soit la richesse accumulée par les 60 millions d’habitants les plus pauvres, selon une enquête de l’ONG Perkumpulan Prakarsa citée par le Jakarta Post.

Setyo Budiantoro, directeur de cette ONG, a précisé que les écarts de revenus étaient aujourd’hui supérieurs à ceux observés du temps de Suharto, acculé à la démission en 1998 et décédé dix ans plus tard. La famille de Suharto et son entourage ont été accusés d’avoir accumulé des dizaines de milliards d’€ pendant les trente ans de règne de l’ancien dictateur. Selon le Jakarta Post, Setyo a estimé que le creusement des écarts de revenus échappait, aujourd’hui, au grand public en raison du silence du gouvernement et des organisations financières internationales. Membre du G-20, l’Indonésie est courtisée à la fois par les Etats-Unis et la Chine en raison du rôle-clé qu’elle pourrait jouer dans la région.

 

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Indonésie Société

Indonésie : cachez ce short…

Les jeunes filles sont « encouragées » par la police à ne pas sortir en shorts. L’islamisation se renforce dans un pays qui compte près de 90% de musulmans.

Deux jeunes filles ont été réprimandées lorsqu’elles se sont présentées en shorts à l’entrée d’un stade pour y assister à un match de football. Les policières chargées du contrôle de sécurité leur ont demandé de se vêtir, la prochaine fois, de « tenues appropriées » afin « d’éviter la pornographie ». L’incident a été photographié et la police de Tangerang, municipalité limitrophe de Jakarta, a reconnu les faits.

Selon le Jakarta Globe, le porte-parole de la police municipale a rapporté que les policières avaient été invitées « à suggérer et à encourager » les filles « à ne pas porter de shorts parce que nous voulons éviter des choses indésirables ». Il a ajouté : « l’âge ne rentre pas en ligne de compte, seuls des vêtements appropriés comptent », a-t-il estimé. Les associations de défense des droits de l’homme ont protesté, estimant que les forces de l’ordre devraient protéger les femmes au lieu de « blâmer les victimes ». « Si elles interdisent aux femmes de porter des shorts, elles leur interdiront bientôt d’assister à des matchs de football et, pourquoi pas, de sortir de chez elles », a déclaré l’un de leurs représentants.

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Indonésie Politique

Les députés indonésiens, absentéistes et paresseux

Les députés indonésiens sont souvent absents et la qualité de leur travail est «consternante», estime un organe indépendant des activités du Parlement.

Les députés indonésiens ne se sont guère efforcés, en 2011, de gommer leur réputation d’absentéistes paresseux. Ils n’ont voté que 21 sur les 93 projets de loi qui leur ont été soumis (et qui avaient tous  déjà fait l’objet de débats en 2010). Formappi, organe indépendant de contrôle des travaux parlementaires, juge en outre que la qualité des lois votées est « consternante ». Sebastian Salang, coordinateur de Formappi, a déclaré qu’un « bon nombre de lois votées » ont été « contestées et révisées » par la Cour constitutionnelle, selon le quotidien The Jakarta Globe.

Le 17 août dernier, lors de la présentation du budget annuel par le président Susilo Bambang Yudhoyono, plus de 30% des membres du DPR (Assemblée nationale) étaient absents. Début décembre, 280 députés seulement, sur les 560 du DPR, étaient présents lors de l’ouverture de la dernière session de l’année, qui a pris fin le 16 décembre 2011. A l’occasion de ces vacances parlementaires de fin d’année (le DPR a repris ses travaux fin janvier 2012), une enveloppe globale de plus de 20 millions d’€ a été allouée aux députés afin de leur permettre de séjourner dans leurs circonscriptions respectives. Fitra, organisme indépendant de contrôle de la transparence budgétaire, a évoqué un gaspillage de fonds.

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Asie Culture Indonésie Société

La présence chrétienne se renforce sous les tropiques

La configuration chrétienne de la planète s’est nettement modifiée en l’espace d’un siècle, avec un renforcement substantiel de leur présence en Asie-Pacifique.

Les chrétiens représentent aujourd’hui 13,1% de la population de l’Asie-Pacifique, contre 4,5% voilà un siècle. Les chrétiens d’Indonésie (moins de 10% d’une population évaluée dans une fourchette de 230 à 250 millions d’habitants) sont plus nombreux que l’ensemble de ceux des vingt Etats du Proche Orient et d’Afrique du Nord. La Chine est le troisième pays protestant de la planète avec 58 millions de fidèles, derrière les Etats-Unis (159 millions) et le Nigéria (59 millions).

Ces informations sont fournies par un forum protestant américain, le Pew Forum on Religion & Public Life. La planète comptait 35% de chrétiens en 1910 (611 millions sur 1,75 milliard d’habitants). En 2010, elle en comptait 32% (2,2 milliards sur 7 milliards d’habitants). La foi chrétienne s’est mondialisée : si les Amériques sont en tête (36,9% des chrétiens en 2010, contre 27,1% en 1910), l’Afrique noire a fait un bond (23,6%, contre 1,4%) et l’Europe a dégringolé (25,9% contre 66,3%). En Asie du sud-est, les catholiques (51% des chrétiens) sont très présents aux Philippines (85% des 95 millions d’habitants) et forment à nouveau une minorité soudée (de 6% à 7% de la population) au Vietnam (86 millions d’habitants).