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Budget de l’Union de l’Inde 2021–22 et politique budgétaire

Auteur: Alok Sheel, ICRIER

L’Inde a connu une forte contraction de la croissance au cours de l’année écoulée. Les politiques macroéconomiques implicites dans le budget de l’Union 2021–22 du pays, présenté le 1er février, se concentrent sur la stabilisation de la croissance.

Les dépenses publiques sont estimées à 17,7% du PIB en 2020-2021, soit une forte augmentation de 13,2% en 2019-2020 et de 12,5% en 2018-2019. D’un point de vue macroéconomique, les domaines prioritaires sont la robustesse des hypothèses de croissance du PIB nominal et des revenus, le déficit budgétaire – y compris la composante de relance – et la question de savoir si la relance est de structure et d’échelle optimales pour soutenir la croissance. La politique budgétaire est d’une importance cruciale dans les circonstances où la politique monétaire est entravée par la détérioration des bilans des banques et des entreprises.

La croissance du PIB nominal de 14,5% en 2021–22 implicite dans les projections budgétaires semble raisonnable étant donné que l’économie devrait rebondir sur le dos d’une forte contraction.

Le ratio impôts / PIB devrait passer de 9,9% et 9,8% au cours des deux années précédant la pandémie à 10,9% en 2021-2022, malgré la tendance à la baisse précédant la pandémie. Les revenus du désinvestissement sont bien disproportionnés par rapport aux réalisations des années précédentes. Si la mobilisation des recettes est maintenue à 9,9% du PIB et les collectes de désinvestissement effectuées à la moyenne des trois années précédant la crise, le déficit budgétaire en 2021–22 serait de 8,2% du PIB. Une fois que des ajustements auront été apportés pour tenir compte de la baisse surprenante des paiements de pension (qui devrait baisser de 8,2% malgré une croissance à deux chiffres ces dernières années), cela porterait le déficit à 8,4% (ou 8,6 en incluant les postes hors budget).

En 2019-2020 et 2020-2021, le centre a absorbé le choc des recettes résultant d’une contraction de la croissance en transférant de manière disproportionnée le fardeau de l’ajustement aux États. Cela impliquait des transferts de TPS retardés et une dépendance croissante à l’égard des cessions en dehors du pool partagé.

Les transferts fiscaux aux États sont passés de 4% du PIB en 2017-2019 à 3,2% en 2019-2020, puis à 2,8% en 2020-2021. La baisse est absolue en termes nominaux, avec une croissance négative de 14,5 et 15,5 pour cent au cours des deux dernières années.

Pendant ce temps, les recettes fiscales nettes du centre sont restées stables à 6,7–6,9 pour cent du PIB. Cela va à l’encontre du fédéralisme budgétaire, le centre affaiblissant plutôt que de renforcer les finances publiques qui supportent le fardeau majeur des secteurs sociaux comme la santé et l’éducation.

Le budget estimait un déficit budgétaire central de 9,5 pour cent (10,2 y compris les emprunts hors budget) du PIB en 2020–21 et de 6,8 pour cent (7 y compris hors budget) pour 2021–22. Le déficit nominal comprend deux composantes, structurelle et cyclique. Le déficit structurel est ce qui subsiste une fois que le déficit de recettes et l’augmentation des dépenses en raison de fortes déviations de la croissance tendancielle sont éliminés. Dans une année de boom, le déficit cyclique est inférieur au déficit structurel; lors d’une crise, c’est le contraire. Le déficit cyclique disparaît avec un retour à la croissance tendancielle à mesure que les revenus reprennent et que la relance est supprimée.

Les revenus augmentaient de 8,5% avant l’effondrement de 2020-2021. Les dépenses ont augmenté de 8% en 2018-2019 et de 16% en 2019-2020. Étant donné que l’effondrement a précédé la forte contraction induite par COVID-19, ce dernier chiffre comprend une composante de stimulus. La croissance normale des dépenses est prise au point médian de 12%, ce qui donne un déficit structurel de 5,8 et 5,2% du PIB en 2020–21 et 2021–22, respectivement. La différence entre le déficit nominal et le déficit structurel est la composante cyclique: 3,7 et 1,6 pour cent au cours des deux années, respectivement.

On peut supposer que le déficit de relance budgétaire correspond à la différence entre la croissance des dépenses d’avant la crise de 12 pour cent et l’augmentation réelle. Cela correspond à 2,3% en 2020–21 (contre 2,7% estimé par le FMI) et 1,5% en 2021–22. Le stimulus cumulé pour les deux années est donc estimé à seulement 3,8% du PIB, contre 8,8% de perte de production potentielle au cours de ces deux années estimée par le FMI sur la base de ses projections pré-pandémique de janvier 2020 des Perspectives de l’économie le plus élevé au monde.

Du côté des dépenses, les dépenses consacrées à la santé, à l’agriculture, à l’alimentation et aux engrais, qui ont fortement augmenté en 2020–21, connaîtront un recul en 2021–22. Les dépenses globales de santé se situent à la moyenne à moyen terme de 0,3% du PIB. La baisse des dépenses d’éducation et de défense en termes réels se poursuit également. Les allocations renforcées pour la garantie de l’emploi rural (MNREGA) et d’autres régimes de sécurité sociale (NSAP) en 2020-2021 pris ensemble ont été réduites de moitié aux niveaux d’avant la crise.

La relance du budget vise à stimuler les infrastructures publiques et les dépenses en capital dont la part dans le PIB est passée de 1,5% en 2017-2018 à 2,5% …

Source : East Asia Forum


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