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Politique Viêtnam

Vietnam : projet de réorganisation au sommet de l’Etat

L’Assemblée nationale étudie des projets d’amendements de la Constitution de 1992 susceptibles de renforcer les pouvoirs du chef de l’Etat. Rééquilibrage ?

L’Assemblée nationale étudie des projets d’amendements de la Constitution de 1992 susceptibles de renforcer les pouvoirs du chef de l’Etat. Rééquilibrage ?

Les effets politiques de la crise financière au Vietnam n’ont pas fini de se faire sentir. Si l’on en croît le site de Tuoi Tre, Phan Trung Ly, président de la Commission législative, a lu à haute voix le 29 octobre, devant l’Assemblée nationale réunie en séance plénière à Hanoï, neuf propositions d’amendements à la Constitution de 1992.

Si ces amendements sont votés, les pouvoirs du chef de l’Etat seront renforcés. En tant que président de la République socialiste, il «dirigera les forces armées et détiendra les fonctions de président de la Commission de la défense nationale et de la sécurité». Il sera chargé de nommer les généraux, les amiraux, les chefs d’état-major et les présidents du Département politique de l’armée populaire.

Le chef de l’Etat, poursuit Tuoi Tre, dispose aussi, selon le projet, du pouvoir d’annuler les décrets «du gouvernement ou du Premier ministre pour assurer l’unité du système légal. Le président a également le droit d’assister au conseil des ministres». Enfin, est réaffirmé le droit du président, qui figure déjà dans la Constitution (art. 103), «de recommander à l’Assemblée nationale d’élire ou de démettre les vice-présidents ou le premier ministre».

L’actuel chef de l’Etat est Truong Tan Sang, N° 2 du bureau politique du PC, et le Premier ministre Nguyen Tan  Dung, N° 4. Tous les deux sont originaires du Sud et âgés de 64 ans. Ils passent pour être des concurrents et ce serait pour les départager qu’en 2011, Nguyen Phu Trong a été nommé Secrétaire général du PC (et N°1 de son politburo).

Depuis, la crise financière aurait exacerbé les divergences. Plusieurs hommes d’affaires, banquiers et même des dirigeants d’entreprises publiques ont été placés sous les verrous. Plus récemment, fait inhabituel, dans un discours prononcé devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a reconnu des erreurs de son gouvernement dans la gestion de la crise. Il est toutefois très difficile de mesurer l’éventuelle incidence des amendements en discussion. L’Assemblée nationale, écrit encore Tuoi Tre, doit leur consacrer deux séances, les 6 et 15 novembre prochains.


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Par Jean-Claude Pomonti

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