Des heurts lors de manifestations en Thaïlande

La manifestation anti-gouvernementale du 24 novembre à Bangkok s’est déroulée pour l’essentiel dans le calme, malgré quelques heurts entre policiers anti-émeute et militants excités.

La manifestation anti-gouvernementale du 24 novembre à Bangkok s’est déroulée pour l’essentiel dans le calme, malgré quelques heurts entre policiers  et militants.

La manifestation du mouvement Siam Pitak (« Protéger le Siam ») a rassemblé plus de 15.000 personnes dans le centre historique de la capitale de la Thaïlande, tout au long de l’avenue Rajdamnoen Nok entre la place royale et le musée Rama VII. Fortement redoutée par le gouvernement qui a mis en vigueur la Loi sur la sécurité intérieure dans trois districts de Bangkok et déployé des dizaines de milliers de policiers, la manifestation s’est généralement déroulée dans une atmosphère bon enfant de pique-nique familial, les gens se prenant les uns les autres en photo sur leur Ipad. Mais, la tension est fortement montée à plusieurs reprises sur le pont Makkawan, près de l’immeuble des Nations unies à Bangkok, où des policiers anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes contre plusieurs centaines de manifestants tentant de forcer le passage. Les heurts ont provoqué plusieurs blessés, dont certains graves.

Réclamant le départ du gouvernement « corrompu et incompétent » de Yingluck Shinawatra, les manifestants étaient pour la plupart vêtus d’habits ordinaires et non pas des traditionnelles Chemises jaunes des opposants à Thaksin Shinawatra, l’ancien premier ministre qui s’est enfui de Thaïlande et a été condamné en 2008 à deux ans de prison pour abus de pouvoir. Chaussures de sport aux pieds, bob orange sur la tête et le slogan « sauver la nation » inscrit sur son foulard, Anant Kanthabodin, un agent immobilier de 56 ans, a expliqué être venu parce qu’il ne pouvait « pas accepter que Yingluck dirige le pays », car elle n’est qu’une « mandataire de Thaksin ». Thaksin Shinawatra est le frère ainé de Yinluck. En fin d’après-midi, après de fortes averses, le général en retraite Boonlert Kaewprasit, leader du mouvement Siam Pitak, a annulé la manifestation pour, selon ses termes, “protéger la vie des manifestants”.