Sud de la Thaïlande : le ras le bol des enseignants

A la suite de l’assassinat d’une directrice d’école, le corps enseignant de la province de Pattani s’est mis en grève pour une durée indéterminée.

A la suite de l’assassinat d’une directrice d’école, le corps enseignant de la province de Pattani s’est mis en grève pour une durée indéterminée.

Une nouvelle fois, les enseignants de l’extrême sud de la Thaïlande en ont assez de faire les frais de la guerre civile relancée en janvier 2004 dans l’extrême sud du royaume, frontalier de la Malaisie, après plusieurs années de relative tranquillité. A Pattani, l’une des trois provinces affectées, 332 écoles ont été fermées par le syndicat régional des enseignants pour obtenir des autorités des mesures de sécurité plus efficaces. Nanthana Kaewchan, directrice d’école, a été assassinée par balles alors qu’elle retournait, au volant de sa voiture, à son domicile. Ce genre d’attaque est fréquent.

Selon le Bangkok Post, 66 enseignants ont été tués et 46 blessés dans la province de Pattani au cours des huit dernières années. Les enseignants de Pattani ont demandé à leurs collègues de Yala et de Narathiwat, les deux autres provinces affectées par l’insurrection et peuplées en majorité de musulmans d’origine malaise, de se joindre à leur mouvement de grève. Les écoles publiques sont des cibles privilégiées des militants armés qui appartiennent à des mouvements irrédentistes et parfois islamistes, dont la direction est mal connue.

L’insurrection s’était calmée pendant une quinzaine d’années grâce à la mise en place de canaux de communication avec la forte communauté musulmane et d’origine malaise. Mais la dégradation de la situation sous la houlette de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra (2000-2006), réfugié depuis 2008 à l’étranger et dont la sœur cadette dirige actuellement le gouvernement de Bangkok, a précédé une reprise de combats qui ont fait plus de cinq mille victimes depuis 2004.