Morts de 2010 en Thaïlande : les militaires pointés du doigt

L’étau se resserre peu à peu autour des militaires accusés par plusieurs services de police d’avoir tué des manifestants en avril-mai 2010

L’étau se resserre peu à peu autour des militaires accusés par plusieurs services de police d’avoir tué des manifestants en avril-mai 2010.

Le Département des enquêtes spéciales (DSI), l’équivalent thaïlandais du FBI, a indiqué qu’au moins 25 personnes tuées lors des manifestations anti-gouvernementales d’avril-mai 2010 ont été les victimes des tirs des soldats déployés pour réprimer les Chemises rouges à Bangkok. Jusqu’à présent, le DSI avait attribué 22 morts à l’armée. L’organisme, qui dépend du ministère de la Justice et non du département de la police, a ajouté que les Chemises rouges étaient, pour leur part, responsables de la mort de douze des victimes, parmi lesquelles le colonel Romklao Thuwatham, tué par grenades à Rajdamnoen le 10 avril. Au total 91 personnes avaient été tuées durant les manifestations à Bangkok et en province.

Parallèlement, la police métropolitaine de Bangkok, chargée du dossier de plusieurs autres victimes, a confirmé que le photographe italien Fabio Polenghi, tué par balles le 19 mai sur l’avenue Rajdamri, avait bien été tué par des soldats. Le bureau du procureur général a entamé des poursuites. Une première audience doit avoir lieu le 23 juillet, au cours de laquelle plusieurs journalistes présents au moment des faits seront appelés à témoigner. Elisabetta, sœur cadette de Fabio Polenghi, présente à Bangkok pour le second anniversaire de la mort de son frère, s’exprimera publiquement sur l’estrade des Chemises rouges érigée à Rajprasong pour commémorer le deuxième anniversaire de la répression du 19 mai.