Vietnam: l’Etat promet la transparence

A la suite des scandales qui ont éclaboussé Vinashin et Vinalines, le gouvernement a décidé que les sociétés d’Etat publieraient leurs comptes.

A la suite des scandales qui ont éclaboussé Vinashin et Vinalines, le gouvernement a décidé que les sociétés d’Etat publieraient leurs comptes.

Les entreprises publiques, qui représentent encore le tiers du PNB du Vietnam, devront publier régulièrement leurs comptes après intervention d’auditeurs internationaux. Hanoi a annoncé que la mesure entrerait en vigueur au cours du deuxième semestre de 2012. L’objectif est de répondre aux attentes du public et des investisseurs étrangers à la suite des scandales de corruption qui ont affecté deux grandes sociétés d’Etat, Vinashin et Vinalines.

Vinashin, société chargée de la gestion des chantiers navals publics, a accumulé quatre milliards de dollars de dettes en 2010. Huit de ses anciens dirigeants ont été condamnés à de lourdes peines de prison. L’ancien patron de Vinalines, une société de transport maritime, est recherché par la police depuis la mi-mai pour avoir, en compagnie de deux de ses adjoints, falsifié des contrats afin de procéder à des détournements de fonds représentant l’équivalent de plusieurs millions d’€.

L’ancien PDG d’Electricité du Vietnam a, de son côté, été limogé en février pour sa responsabilité dans des pertes jugées colossales. De nombreuses sociétés d’Etat, enfin, sont dans le rouge. Dans le secteur industriel, la productivité n’a augmenté en moyenne que de 1% par an au cours des dix dernières années, l’un des taux les plus faibles d’Asie du sud-est, selon les calculs de la Banque mondiale. En exigeant la transparence, le gouvernement vietnamien entend mettre fin à un laxisme d’autant moins tolérable que l’expansion économique marque le pas.