Philippines : la hantise du retour de l’hyper typhon Bopha

Après avoir dévasté une partie de Mindanao le 4 décembre, Bopha a fait demi-tour en mer de Chine du sud et se rapprochait, le 10 décembre au matin, de Luçon.

Après avoir dévasté une partie de Mindanao le 4 décembre, Bopha a fait demi-tour en mer de Chine du sud et se rapprochait, le 10 décembre au matin, de Luçon.

Après le sud des Philippines, le nord. Même si Bopha (appelé Pablo par les Philippins) n’atterrit pas à Luçon, la grande île septentrionale de l’archipel, où se trouve Manille, d’intenses pluies devraient y avoir lieu, dès dimanche, avec risques d’inondations et, surtout, de dangereux éboulements. Des météorologues n’excluent pas, en effet, que le typhon le plus puissant depuis un an demeure, dans l’hypothèse la plus favorable, au large de Luçon.

Les dévastations causées dans l’est de Mindanao sont tellement importantes que le président Aquino, qui s’est rendu sur place le 7 décembre, a décrété un «état de calamité nationale» dans trois régions : Mindanao, les Visayas centrales et sur l’île de Palawan, que Bopha a traversé en gagnant la mer de Chine du Sud. Cette «proclamation» présidentielle permet de dégager des fonds supplémentaires pour venir au secours de dizaines de milliers de gens sans vivres, sans toit, à la merci d’épidémies et qui ont perdu tous leurs biens et, souvent, une partie au moins de leurs familles.

Le spectacle offert par la côte orientale de Mindanao, où Bopha a atterri avec toute sa force, rappelle des destructions subies à Atjeh, en Indonésie, lors du séisme et du tsunami du 26 décembre 2004. Des villages et des bourgs côtiers de la province de Davao oriental sont entièrement rasés. Dimanche, le bilan des morts approchait 600. Le président Aquino a ordonné une enquête pour tenter de comprendre pourquoi il y a eu tant de victimes alors que les alertes se sont multipliées dans les jours qui ont précédé l’arrivée du typhon.