En Indonésie, quatre millions d’individus sont invisibles

L’Indonésie bénéficie d’une économie robuste. Mais elle compte également, comme la Birmanie, le Cambodge ou les Philippines, des laissés-pour-compte.

L’Indonésie bénéficie d’une économie robuste. Mais elle compte également, comme la Birmanie,  le Cambodge ou les Philippines, des laissés-pour-compte. 

Ils sont partout et, pourtant, n’existent pas. Beaucoup sont des chiffonniers, qui revendent à très bas prix leurs médiocres collectes d’ordures dans les poubelles ou sur les décharges. Ils n’ont pas de domicile, dorment sous les ponts ou les raccords d’autoroutes, auprès de leurs carrioles. Ils n’ont pas de carte d’identité : ils ne peuvent donc pas bénéficier d’une aide médicale officielle et leur progéniture ne peut pas fréquenter de l’école.

Ils sont quatre millions, sur de 230 à 250 millions d’Indonésiens. La fonction publique les qualifie d’”invisibles” car ils ne sont recensés nulle part, rapporte Al Jazeera, qui les a filmés. Beaucoup sont des paysans pauvres qui ont émigré dans les villes dans l’espoir d’une vie meilleure. Toutefois, faute d’un certificat de résidence ou d’un métier officiel, ils n’ont pas droit à des cartes d’identité et ne peuvent pas bénéficier de l’aide aux programmes d’éradication de la pauvreté, alors qu’ils sont les premiers concernés par le fléau. Ils sont donc condamnés à vivre des restes rejetés par les autres.