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ASEAN Asie Thaïlande

Mission accomplie pour Jean-Marc Ayrault en Thaïlande

La visite du Premier ministre français consolide la relance des relations franco-thaïlandaises.

La visite de Jean-Marc Ayrault le 5 février en Thaïlande, la première d’un chef du gouvernement français depuis Michel Rocard en 1989, n’a duré que 24 heures, mais elle a été particulièrement bien remplie. Discours à l’université Thammasat de Bangkok, forum des affaires devant un parterre d’entrepreneurs français et thaïlandais, entretien avec la Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra… l’ancien maire de Nantes n’a pas ménagé sa peine pour réaffirmer tout le bien que la France pense de la Thaïlande : « Le partenariat avec la Thaïlande est plein d’espérance. Je sens un pays plein de la volonté de réussir. La France apprécie beaucoup cet état d’esprit », a-t-il lancé, avec une touche de lyrisme, en conclusion de son discours lors du forum des affaires.

Jean-Marc Ayrault était accompagnée de deux ministres, Nicole Bricq, ministre du commerce, et Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie, laquelle a déclaré être très impressionnée par le niveau de francophonie de la Thaïlande (40.000 locuteurs de français) et a promu l’utilité d’une francophonie « comme un outil de mobilité dans le monde francophone ». Mais la visite a été placée essentiellement sous le signe de l’économie. D’entrée de jeu, le ministre thaïlandais des Finances, Kittirat na Ranong, a évoqué le programme de 65 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures lancé par le gouvernement pour faire du royaume un « hub » régional. Les entreprises françaises sont les bienvenues, a-t-il déclaré, notamment dans le domaine ferroviaire qui concernera pas moins de 75 % du programme. Jean-Marc Ayrault ne pouvait que reprendre la balle au bond, ce qu’il a fait en disant que les « entreprises françaises, dont l’expertise est déjà reconnue, sont prêtes à répondre ».

L’un des thèmes récurrents des propos de Jean-Marc Ayrault durant sa visite a été celui de la volonté de la France et de l’Union européenne « d’accompagner la Thaïlande dans l’ambition de de l’intégration économique de l’Asie du Sud-Est ». En 2015, l’Asean va mettre en place une Communauté économique de l’Asean (AEC) au sein de laquelle les barrières tarifaires seront éliminées. « L’AEC ne sera pas exactement la même communauté que celle de l’Europe, mais j’espère que celle-ci peut vous inspirer », a-t-il déclaré. Lors de la conférence de presse commune qui a conclu la visite, après la signature de plusieurs accords dans les domaines économique, scientifique, de santé, éducatif et de défense, Yingluck Shinawatra s’est félicitée de la volonté des autorités françaises d’inciter leurs entreprises à venir dans le royaume. Elle a aussi confirmé que la Thaïlande était entrée dans une étape de négociation avec l’Union européenne sur un accord de libre-échange – accord qui, s’il est signé, permettra à l’Europe d’utiliser la Thaïlande comme une porte d’accès à la Communauté économique de l’AEC.

Jean-Marc Ayrault, qui n’a pas pu rendre visite au roi Bhumibol à cause de la santé fragile de celui-ci, lui a transmis un message écrit de la part du président François Hollande.

 

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Economie Philippines

Le retour des investisseurs japonais aux Philippines

Les capitaux étrangers reviennent aux Philippines, en particulier ceux des Japonais. Ce signe est encourageant dans un pays encore bien fragile.

Le président  Benigno Aquino III, dit Noynoy, élu en 2010, est content: les investisseurs japonais sont de retour en dépit des graves déboires de leur pays, notamment le désastre provoqué, voilà exactement un an, par un tremblement de terre et un tsunami. En 2011, les investissements japonais aux Philippines ont augmenté de 30,6 % par rapport à l’année précédente, et le record de 1996 a été battu. Le Japon est ainsi redevenu le premier investisseur dans l’archipel (30,2%) devant les Etats-Unis (27,5%) et les Pays-Bas (11,1%).

«Je crois que le Japon va continuer d’être l’un des principaux investisseurs chez nous», a déclaré Noynoy Aquino au Philippine Daily Inquirer (édition du 18 mars). Le président de l’influent Makati Business Club a confirmé que les investisseurs japonais misaient sur ce qu’ils qualifient de ‘VIP’ (pour Vietnam, Philippines, Indonésie).

L’économie philippine est moins dépendante de ses exportations que d’autres dans la région (en revanche, les virements des Philippins travaillant à l’étranger représentent 10% du PIB). Elle a bien résisté aux effets de la crise financière mondiale de 2008-2009. Son taux de croissance a été de 7,6% en 2010 (relance des exportations et de la consommation intérieure, ainsi que dépenses électorales. Il est retombé à 3,7% en 2011.

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Indonésie

Les Indonésiens investissent hors de leurs frontières

Les Indonésiens investissent davantage à l’étranger, notamment en Asie, en Amérique latine et, plus récemment, en Afrique.

Les investissements directs indonésiens à l’étranger ont été multipliés par trois en 2011. Ils sont passés de 2,7 milliards de $ (2010) à 7,7 milliards de $ l’an dernier, selon des statistiques de la Banque centrale rapportées par le Jakarta Post. « Les compagnies indonésiennes ont commencé à réaliser que le marché domestique est en train de se saturer », estime, toujours selon le quotidien anglophone, Sofjan Wanandi, président de l’Apindo (l’Association indonésienne des employeurs).

L’économie indonésienne est l’une des plus dynamiques d’Asie, avec un taux annuel moyen d’expansion de 6,5%. Mais les goulots d’étranglement sont importants. Selon le Lipi (l’Institut indonésien des sciences), les transports représentent 30% des coûts de production en Indonésie (contre 12% en Chine). En outre, les syndicats indonésiens sont très influents. A la suite de débrayages, ils viennent d’obtenir une augmentation de 23% du Smig dans des banlieues industrielles de Jakarta (au lieu des 16% proposés par l’Apindo). Entre-temps, les investissements directs indonésiens à domicile se sont élevés à 8,4 milliards de $ en 2011, contre 6,7 milliards de $ l’année précédente, soit une augmentation de 25%.