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Le congé menstruel en Indonésie et au Japon

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d’actualité s’illustre dans deux pays.

Alors qu’une loi visant à instaurer un congé menstruel est en ce moment étudiée par le parlement espagnol, d’autres pays ont déjà mis en place ce droit depuis un certain temps.

Par exemple, en Indonésie, un tel congé d’un à deux jours de congés par mois a été accordé aux travailleuses par une loi de 2003, qui était en réalité la mise à jour d’une législation de 1948, c’est-à-dire trois ans après la déclaration d’indépendance de l’Indonésie. A l’origine, la loi mentionnait la chose suivante pour les travailleuses : « Toute femme peut bénéficier de deux jours de congés payés par mois (…) si elle ne peut pas effectuer son travail. »

Une loi voulue par le peuple indonésien et qui est apparue dans le but de protéger les travailleurs, aussi bien les hommes que les femmes. Cette loi a été modifiée sous le mandat de Megawati Sukarnoputri, première femme présidente à la tête du pays, dans le cadre de négociations entre les employeurs et les mouvements ouvriers et syndicats. Désormais, l’application du congé menstruel repose sur un accord entre d’un côté la salariée si elle ressent de la douleur et de l’autre les conventions collectives de l’entreprise. Certaines ONG de défense des droits des femmes considèrent cette politique comme une protection de la santé menstruelle et reproductive des femmes. Dans la pratique, d’autres dénoncent le fait que certaines entreprises n’autorisent parfois qu’un seul jour de congé menstruel, quand d’autres ignorent carrément la loi.

Au Japon, un droit consacré il y a longtemps mais peu utilisé

Au Japon, un pays souvent perçu comme peu enclin à donner des droits particuliers aux femmes, le congé menstruel a lui aussi été instauré il y a longtemps : on le retrouve dans l’article 68 du code du travail, dont la première version remonte à 1947….

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Un bateau comptant près de 200 Rohingyas arrive en Indonésie, le quatrième débarquement de ce type en deux mois

Chaque année, plusieurs milliers de Rohingyas risquent leur vie, souvent à bord de navires de mauvaise qualité, pour tenter d’atteindre la Malaisie ou l’Indonésie.

Près de 200 Rohingyas, minorité musulmane persécutée en Birmanie, ont débarqué en Indonésie, lundi 26 décembre, ont annoncé les autorités indonésiennes. Il s’agit du quatrième débarquement de ce type depuis le mois de novembre.

Au total, « 185 migrants rohingyas ont débarqué à Pidie. On dénombre 83 hommes adultes, 70 femmes adultes et 32 enfants », a précisé le porte-parole de la police locale dans un communiqué. Le bateau en bois est arrivé en fin de journée sur une plage de la province d’Aceh, à l’extrême ouest de l’Indonésie. 

Certains des nouveaux arrivants de lundi, très faibles et amaigris, souffraient de déshydratation. Ils ont été mis sous perfusion, selon des journalistes de l’AFP.

Plusieurs bateaux signalés à la dérive

Aucune précision officielle sur le périple des rescapés n’était disponible dans un premier temps, mais un jeune passager a déclaré être parti du Bangladesh, pays voisin de la Birmanie où de nombreux Rohingyas sont réfugiés.

Chaque année, des milliers de Rohingyas risquent leur vie, souvent à bord de navires de mauvaise qualité, pour tenter d’atteindre la Malaisie ou l’Indonésie. Plusieurs bateaux transportant des Rohingyas ont été signalés à la dérive dans l’océan Indien, notamment un bateau de 180 réfugiés Rohingyas, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Dimanche, un autre bateau transportant 57 réfugiés rohingyas était arrivé à Aceh après un mois en mer. Et en novembre, deux bateaux transportant au total 229 Rohingyas ont débarqué dans la province d’Aceh, selon le HCR.

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Chef de la défense indonésienne: les pourparlers sur l’achat de F-15 à des « étapes avancées »

Les négociations de l’Indonésie pour l’achat d’avions de combat fabriqués aux États-Unis étaient « à un stade avancé », a déclaré lundi le ministre de la Défense du pays après avoir rencontré à Jakarta son homologue américain.

En février, le département d’État américain avait approuvé la vente potentielle d’avions F-15ID et d’équipements connexes pour un montant pouvant atteindre 13,9 milliards de dollars.

« Les négociations sur les F-15 se poursuivent et nous sommes à un stade avancé », a déclaré le ministre indonésien de la Défense Prabowo Subianto aux journalistes après sa rencontre avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.

« Je pense que maintenant, il appartiendra au gouvernement de décider enfin », a-t-il déclaré.

Austin a exprimé son soutien aux efforts de l’Indonésie pour moderniser son armée, affirmant que les avions viendraient compléter la flotte indonésienne de chasseurs F-16. L’armée de l’air indonésienne dispose de 33 F-16.

« Nous appuyons certainement les efforts du ministre pour continuer à moderniser [the military] », a déclaré Austin aux journalistes. « Les États-Unis sont fiers de s’associer à vous alors que nous travaillons ensemble pour faire avancer notre vision commune d’un Indo-Pacifique libre et ouvert. »

L’Agence de coopération en matière de sécurité et de défense (DSCA) du Pentagone a précédemment déclaré que l’Indonésie avait demandé l’achat de 36 F-15.

La rencontre avec Austin fait suite à la visite de Prabowo en Chine vendredi où il a rencontré le ministre de la Défense Wei Fenghe pour remercier Pékin pour son soutien pendant la pandémie et pour avoir fourni de nouvelles technologies de sécurité, selon un communiqué publié par le ministère indonésien de la Défense.

Le ministère chinois de la Défense a déclaré que les deux ministres avaient convenu de reprendre les exercices conjoints suspendus pendant l’épidémie de COVID-19.

Après avoir rencontré Austin, Prabowo a salué les liens amicaux de l’Indonésie avec la Chine et les États-Unis.

« J’aime souligner que l’Indonésie prend toujours la position d’essayer de maintenir les meilleures relations avec toutes les nations, en particulier toutes les grandes puissances », a-t-il déclaré. « J’ai déclaré ouvertement à plusieurs reprises que nous considérons la Chine comme une nation amie. »

Tout malentendu, divergence d’opinions et questions territoriales seront résolus par « le dialogue, une attitude amicale et une relation amicale », a déclaré Prabowo.

Pourtant, « l’Indonésie défendra sa souveraineté, défendra notre indépendance », a-t-il déclaré.

Bien que l’Indonésie ne soit pas un demandeur territorial dans la mer de Chine méridionale, sa zone économique exclusive (ZEE) chevauche les revendications de Pékin. Des bateaux de pêche chinois et des navires des garde-côtes ont empiété sur la ZEE indonésienne, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays.

La Chine a exigé que l’Indonésie…

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Climat : l'Indonésie obtient 20 milliards de dollars pour réduire sa dépendance au charbon

Cet accord va permettre à l’Indonésie d’avancer de dix ans son objectif de neutralité carbone, à 2050.

Une aide pour parvenir dix ans plus tôt que prévu à la neutralité carbone. Un groupe de pays riches et d’institutions internationales s’est engagé à verser à l’Indonésie 20 milliards de dollars (19,25 milliards d’euros) pour réduire sa dépendance au charbon. Cet accord, annoncé par la Maison Blanche mardi 15 novembre, en marge du sommet des grandes économies du G20 sur l’île indonésienne de Bali, va permettre à l’Indonésie d’avancer son objectif de neutralité carbone à 2050.

Les Etats-Unis, la France, le Canada et le Royaume-Uni font partie du groupe de pays riches qui contribuent à ce plan d’investissement. Les financements obtenus sur une période de trois à cinq ans se partagent à moitié entre public et privé, sous la forme d’aides, de garanties de crédits ou d’investissements privés. Le principe de ce mécanisme avait été lancé lundi lors d’une cérémonie à Bali.

« L’Indonésie abrite près de 300 millions d’habitants, dont des dizaines de millions sont exposés aux catastrophes naturelles dues au changement climatique, surtout ceux qui vivent dans des régions à faible altitude », dans cet archipel de 17 000 îles, a souligné la ministre indonésienne des Finances Sri Muliani Indrawati pendant la cérémonie. Elle a dit espérer que son pays puisse ainsi « accélérer la transition vers les énergies renouvelables », en anticipant la fermeture de centrales à charbon, tout en reconnaissant que ce n’était « pas facile », notamment en raison des coûts.

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Emmanuel Macron s'envole pour l'Asie afin de mettre en avant les ambitions stratégiques de la France en "Indopacifique"

Le président français participera à plusieurs sommets, dont celui du G20, à Bali (Indonésie), et celui de l’Apec (forum de coopération économique Asie-Pacifique), à Bangkok, en Thaïlande.

Emmanuel Macron s’envole dimanche 13 novembre pour un long périple en Asie, du sommet du G20 à Bali (Indonésie) à celui de l’Apec (Forum de coopération économique Asie-Pacifique) à Bangkok (Thaïlande), où sa présence illustrera l’ancrage et les ambitions stratégiques de la France en « Indopacifique ».

A Bali, l’Ukraine sera au centre des discussions du G20, ou plutôt G19, mardi et mercredi, avec un grand absent, le président russe Vladimir Poutine qui, après un long suspense, a finalement déclaré forfait. Paris attend un message clair du « club des 20 » en direction de la Russie, qui doit entrer au plus vite dans « une logique de désescalade », a expliqué vendredi la présidence française.

Un entretien avec Xi Jinping mardi 

Un certain nombre de pays du G20 comme la Chine et l’Inde sont restés jusqu’ici très prudents, refusant de condamner l’offensive russe en Ukraine ou émettant indirectement des réserves à mesure que le conflit s’installe dans la durée. Le président français, qui arrivera lundi soir à Bali, s’en entretiendra avec le président chinois Xi Jinping mardi, ainsi qu’avec le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le président indonésien, Joko Widodo.

Emmanuel Macron se rendra ensuite à Bangkok (Thaïlande) pour un sommet de l’Apec, jeudi et vendredi, où la France sera le premier Etat européen invité. L’Apec réunit 21 pays, de la Chine, la Corée du Sud, la Malaisie et du Vietnam au Canada, aux Etats-Unis et au Chili. Cette invitation « historique » marque la « reconnaissance » par les pays de la zone de notre « agenda Indopacifique », estime la présidence française.

>> Trois questions pour comprendre l’axe Indo-Pacifique

Emmanuel Macron a érigé en priorité stratégique cette vaste zone allant des côtes…

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Les dirigeants de l’ASEAN appellent à des progrès mesurables sur le plan de paix au Myanmar

Les dirigeants de l’ASEAN ont appelé vendredi à des progrès mesurables dans leur plan de paix pour le Myanmar, au milieu des critiques croissantes sur l’échec du bloc d’Asie du Sud-Est à endiguer l’aggravation du conflit dans l’un de ses 10 États membres.

Réunis lors d’un sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est au Cambodge, le groupe a réaffirmé son engagement envers le consensus en cinq points qui a été convenu en avril 2021 et vise à ramener la paix et à restaurer la démocratie au Myanmar à la suite du coup d’État militaire contre le gouvernement élu qui a engendré un conflit civil qui s’aggrave.

Une déclaration issue du sommet de Phnom Penh a appelé les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN à établir un calendrier précis pour la mise en œuvre d’un plan comprenant des « indicateurs concrets, pratiques et mesurables » de progrès. L’ASEAN se réserve le droit de revoir la représentation du Myanmar à ses réunions.

L’appel à des progrès tangibles intervient alors que les groupes de défense des droits de l’homme dénoncent l’incapacité de l’ASEAN à faire pression sur la junte du Myanmar, qui a largement ignoré le consensus en cinq points et résisté au dialogue avec les représentants de l’administration civile qu’elle a évincée. Au lieu de cela, l’armée a qualifié nombre de ses principaux opposants politiques de terroristes ou de hors-la-loi et a mené une campagne de terre brûlée au cœur de la Birmanie.

Le président indonésien Joko Widodo s’adresse aux médias lors du sommet de l’ASEAN à Phnom Penh, au Cambodge, le vendredi 11 novembre 2022.
Crédit : AP/Apunam Nath

Plus tôt vendredi, le président indonésien Joko Widodo a exprimé sa « profonde déception » face à l’aggravation de la situation au Myanmar. L’Indonésie est sur le point de succéder à la présidence tournante de l’ASEAN au Cambodge, qui approche de la fin de son mandat de 12 mois.

Le chef du coup d’État du Myanmar, le général Min Aung Hlaing, a été exclu du sommet, et Widodo a déclaré aux journalistes qu’il souhaitait étendre l’interdiction des représentants de la junte du Myanmar, qui sont interdits de réunions des dirigeants de l’ASEAN et des ministres des Affaires étrangères, a rapporté l’Associated Press.

La déclaration de vendredi, cependant, n’a pas empêché la junte d’assister à d’autres réunions de l’ASEAN.

« L’Indonésie est profondément déçue que la situation au Myanmar se détériore », a déclaré Widodo. « Nous ne devons pas laisser la situation au Myanmar définir l’ASEAN. »

Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a également appelé le Myanmar à respecter et à mettre en œuvre le consensus en cinq points.

Les analystes affirment qu’il existe des lignes de fracture claires entre les 10 membres de l’ASEAN sur la manière de gérer la crise au Myanmar – l’Indonésie, la Malaisie et Singapour auraient adopté une ligne plus dure que des pays tels que…

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Indonésie : un match de football vire au drame, au moins 125 morts

Samedi 1er octobre, des milliers de supporters ont envahi le terrain d’un stade de football, en Indonésie. Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, suscitant des mouvements de foule. Au moins 125 personnes ont perdu la vie.

Dans la soirée du dimanche 2 octobre, à Malang (Indonésie), le choc entre deux équipes du championnat de football a tourné à l’affrontement. Certains joueurs ont été pris à partie par les milliers de supporters de l’équipe perdante. La situation s’est rapidement dégradée. Les véhicules de police ont été pris pour cible, et les forces de l’ordre ont répliqué à coups de matraques. Certains supporters ont reçu de violents coups de pieds, et des gaz lacrymogènes ont été lancés dans les tribunes. Le début d’un mouvement de foule meurtrier. « Après les tirs des gaz lacrymogènes, ils ont tous couru dans la même direction, pour sortir par les portes numéro 10 et 12, provoquant un embouteillage massif. Plusieurs d’entre eux ont perdu la vie à cause du manque d’oxygène », rapporte Nico Afnita, chef de la police de l’est de Java (Indonésie).

« Certains d’entre nous ont été piétinés »

Certains supporters ont été asphyxiés. D’autres, grièvement blessés par le mouvement de foule, ont été évacués en urgence. Au moins 125 personnes, dont deux policiers, ont perdu la vie. « Certains d’entre nous ont été piétinés. D’autres sont tombés, d’autres ont été frappés », confie un blessé. Aux abords de l’hôpital, des familles sont à la recherche de leurs proches. De nombreux spectateurs sont encore portés disparus. Dimanche 2 octobre, des Indonésiens se sont réunis dans la soirée à Jakarta (Indonésie) pour veiller en hommage aux victimes de l’une des pires catastrophes de l’histoire du football.

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Actu Indonésie Tourisme

INDONÉSIE : Comment l’Ambassade de France a rapatrié 2000 Français

En Indonésie, 2000 Français se sont retrouvés bloqués à cause de la fermeture des frontières, entraînée par l’épidémie de coronavirus. L’Ambassade de France a organisé des vols exceptionnels pour les rapatrier. 

Une situation inédite

Il n’y a pas de vol direct entre l’Indonésie et la France, ce qui a compliqué la tâche des touristes français, appelés à rentrer au plus tôt en raison de l’épidémie de Covid-19.

Les pays de transit adoptent des mesures subites de restriction, interdisant toute escale et obligeant les compagnies aériennes à annuler leurs vols, souvent sans préavis. De nombreux Français ont alors vu leurs vols supprimés les uns après les autres, et ont été contraints de demander un rapatriement à l’ambassade. 

 « On n’a jamais eu ce type de problème » confie Olivier Chambard, Ambassadeur de France en Indonésie et Timor-Est.

« J’étais en poste ici en 1998 quand il y a eu la révolution. A l’époque, il y avait aussi des Français à évacuer, mais l’Indonésie était le seul pays en crise. Aujourd’hui, le monde entier est en crise ».

Olivier Chambard, Ambassadeur de France en Indonésie et Timor-Est.

L’ambassade est prise au dépourvue par une demande massive de rapatriements à laquelle elle n’est pas préparée. 

Une cellule de réponse téléphonique

Très vite, l’ambassade reçoit un flux massif d’appels et de mails. Elle met alors en place une cellule de réponse téléphonique. Aménagée dans une salle spéciale et tenue par 5 personnes en roulement, la cellule reçoit jusqu’à 600 appels par jour. Ouverte de 8h à 20h et les week-ends, elle s’efforce d’informer et de rassurer les Français.

Une tâche difficile en raison du manque de visibilité quant aux futures solutions. « On travaille jour et nuit », explique un agent de la Chancellerie politique, « on n’a jamais ramené autant de Français à la fois ». 

A partir de ces appels et des mails, l’ambassade crée une liste de Français demandant un rapatriement : ils sont environ 2000. La majorité d’entre eux est à Bali, mais certains sont aussi dispersés dans l’archipel indonésien. L’ambassade les incite à se rapprocher de Jakarta et Denpasar.

Le 23 mars, dans un message vidéo, l’Ambassadeur Olivier Chambard demande aux Français de la patience, leur assurant que son équipe travaille à l’organisation de vols spéciaux. Deux jours plus tard, l’ambassade est finalement en mesure d’annoncer la tenue d’un premier vol spécial Qatar Airways, de Denpasar à Paris.

Une négociation avec Qatar Airways

C’est la Cellule de Crise et de Soutien du Ministère des Affaires Etrangères, à Paris, qui travaille à organiser des vols de rapatriement à l’étranger. Elle collabore surtout avec Air France, mais cette dernière n’est pas présente en Indonésie. « Vous savez, quand vous n’avez pas les droits pour atterrir, c’est très compliqué » explique Olivier Chambard.

Un accord est trouvé avec Qatar Airways, l’une des dernières compagnies à assurer des liaisons vers la France. En raison du nombre de passagers, il faut mettre en place des vols charters.

L’Ambassade de France au Qatar joue alors le rôle de coordinateur auprès de Qatar Airways. En Asie, chaque ambassade évalue ses besoins et les transmet à la compagnie, afin qu’elle décide du type d’appareil à envoyer. En même temps, les ambassades européennes à Jakarta se concertent pour partager les places disponibles.

Quatre vols spéciaux

Finalement, 4 vols spéciaux sont organisés fin mars : 3 depuis Bali et un depuis Jakarta. Il faut désormais répartir les Français. « On s’est improvisé en agence de voyage » confie Dominique Roubert, attaché de presse de l’ambassade. Le premier vol est réservé aux personnes considérées vulnérables.

Les suivants sont répartis suivant un mode de « premier arrivé, premier servi ». Chaque passager reçoit ensuite une attestation de l’ambassade certifiant leur place sur un vol charter Qatar Airways, avec l’aval du gouvernement français.

Le prix du billet retour vers la France a été fixé à 450 euros pour le touriste, mais le coût réel est bien plus élevé, avec une prise en charge par l’Etat « des deux-tiers du prix réel » explique Dominique Roubert. Avant l’obtention du billet, chaque Français doit remplir et signer un engagement à rembourser le Trésor Public d’ici le 1er juillet 2020.

« Il y a des touristes français qui sont un peu au bout du rouleau financièrement. Ils peuvent prendre ce vol sans mettre de l’argent sur la table tout de suite. C’est les meilleures conditions possibles »

Olivier Chambard, Ambassadeur de France en Indonésie et Timor-Est.

La plupart des Français de passage rapatriés

Ces 4 vols ont permis de ramener un peu moins de 2000 Français, certains ayant réussi à rentrer par leurs propres moyens. Les places supplémentaires ont été proposées à d’autres citoyens européens. Un nombre très limité de Français de passage est resté en Indonésie, soit par choix, soit pour des raisons particulières. L’ambassade continue de les soutenir.

« C’est une mission accomplie », selon Dominique Roubert : « on a pu rapatrier le plus grand nombre de Français le désirant ». L’attaché de presse explique que son équipe a reçu de nombreux remerciements : « en général les messages de mécontentement sont postés sur les réseaux sociaux et les remerciements sont envoyés par mail ». 

L’Ambassadeur de France a salué l’engagement de toute l’ambassade. Cette situation exceptionnelle a été un vrai « baptême du feu » pour la cinquantaine d’employés de l’ambassade impliqués dans la crise et confrontés à l’angoisse des touristes.

L’établissement a fermé ses portes au public le 31 mars, mais il continue d’assurer ses missions en télétravail. Restés en Indonésie, les employés ont désormais les yeux tournés vers la situation sanitaire locale, « aux portes de la flambée épidémique » selon Dominique Roubert.