Thaïlande : j’y suis, j’y reste

Accusé d’avoir occupé les aéroports de Bangkok en 2008, un leader des Chemises jaunes s’enferme dans sa voiture pour échapper à la police

Accusé d’avoir occupé les aéroports de Bangkok en 2008, un leader des Chemises jaunes s’enferme dans sa voiture pour échapper à la police

Comme disent les Anglais, « cela a été une noix difficile à ouvrir ». Il a fallu pas moins de 24 heures à la police de Thaïlande pour arrêter l’ancien sénateur Karun Sai-Ngam, un des leaders des Chemises jaunes ultra-royalistes qui avaient occupé les aéroports de Don Meuang et de Suvarnabhumi au plus fort de la crise politique de la fin 2008. Quand les policiers ont interpellé le 12 mai au matin le véhicule utilitaire de Karun sur une route de la province de Buri Ram, celui-ci s’est enfermé à clef dans sa voiture. Une centaine de Chemises jaunes sont venues très vite lui prêter main forte et empêcher les agents de l’ordre de s’approcher du suspect.

Ce n’est que le lendemain à l’aube que les policiers ont pu faire hisser le véhicule et son occupant sur un camion, de manière à pouvoir les transporter jusqu’au quartier général de la police à Bangkok. Pendant les quatre heures du trajet, Karun a fait tourner le moteur de son pick-up de manière à bénéficier de l’air conditionné. Arrivé au quartier général vers neuf heures, le «face à face» s’est poursuivi, plusieurs dizaines de Chemises jaunes étant venus prêter main forte à leur «héros». Le juge n’a pas voulu octroyer un mandat de perquisition et un mandat d’arrêt à l’intérieur d’un véhicule. Ce n’est que vers 19h30, après qu’un serrurier eut copié la clef de la voiture que Karun a accepté de sortir, faible mais souriant… et protestant de son innocence. Il devrait être inculpé, entre autres, de terrorisme et de résistance à agent de l’ordre public.